La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, Leila Zerrougui a déploré ce lundi 7 décembre, des tensions politiques accrues et une crise persistante de protection des civils dans l’Est du pays.

« La situation politique que traverse actuellement la République démocratique du Congo, est très incertaine », a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU dans le pays, Leila Zerrougui, aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU.

L’envoyée de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) a appelé le Conseil de sécurité à encourager une « résolution négociée » des tensions politiques actuelles et rappelé que la protection des civils demeure la « priorité centrale » de la Mission des Nations Unies dans le pays (MONUSCO), dont le mandat doit être bientôt renouvelé.

« Nous traversons malheureusement une période de tensions politiques accrues, marquée par des divergences persistantes entre les membres de la coalition au pouvoir », a-t-elle précisé par visioconférence depuis Kinshasa selon ONU-Infos.

Leila Zerrougui réagissait ainsi au discours fait la veille par le Président de la RDC, Félix Tshisekedi, qui a annoncé la fin de la coalition, unissant le Cap pour le changement (CASH) qui appuie l’actuel chef d’Etat congolais, et le Front commun pour le Congo (FCC) qui regroupe les soutiens de son prédécesseur Joseph Kabila. Cette coalition avait permis de former une majorité parlementaire.

Nous traversons malheureusement une période de tensions politiques accrues, marquée par des divergences persistantes entre les membres de la coalition au pouvoir – Leila Zerrougui, envoyée de l’ONU en RDC

M. Tshisekedi a indiqué qu’il allait nommer un informateur mandaté pour identifier une nouvelle majorité. Si cette dernière n’est pas atteinte, le Président congolais procèderait alors à une dissolution de l’Assemblée nationale.

L’annonce de la fin de coalition n’a pas été sans heurts.

« Nous devons malheureusement déplorer aujourd’hui des échauffourées entre militants des deux forces politiques autour du Parlement», a dit Mme Zerrougui.

Selon elle, la RDC ne peut pas se permettre une crise institutionnelle grave.

« Elle a besoin d’institutions stables et fonctionnelles se remettant au travail le plus vite possible et se concentrant sur le relèvement économique national et la stabilisation de l’est du pays, avant les élections générales prévues en 2023 », a-t-elle souligné.

Au vu de ces tensions, la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) a rencontré au cours du mois dernier de nombreux représentants des forces politiques et de la société civile concernées, pour les encourager à résoudre leurs différends par le dialogue, et éviter toutes provocations susceptibles d’inciter à la violence. La mission onusienne a également souligné la nécessité pour ces acteurs de concentrer leurs efforts pour trouver un accord sur les politiques de stabilisation et les réformes institutionnelles essentielles à l’amélioration de la sécurité et de la vie quotidienne des Congolais.

« Nous continuerons à faire usage de nos bons offices pour faciliter une résolution rapide et pacifique de cette situation politique délicate qui, si elle persistait, pourrait avoir des répercussions sérieuses sur la situation économique et sécuritaire du pays dans le contexte de la pandémie de Covid-19 », a mis en garde Mme Zerrougui, qui dirige également la MONUSCO.

Thierry Mfundu
Politico

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