RDC : Le ministère public requiert un an de prison ferme contre François Beya, les plaidoiries attendues le 31 juillet

Le procès de François Beya Kasonga, ancien conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité, se poursuit devant la Haute Cour militaire de la République démocratique du Congo. L’affaire, qui retient l’attention tant des milieux politiques que de l’opinion publique, est entrée dans sa phase finale, avec les plaidoiries des avocats de la défense prévues pour le jeudi 31 juillet.

Lors de la précédente audience, le ministère public a requis une peine d’un an de prison ferme contre François Beya, une sentence jugée relativement clémente au regard de la gravité des faits reprochés. Le procureur militaire a justifié ce réquisitoire en invoquant des circonstances atténuantes, notamment l’âge avancé de l’accusé et son état de santé fragile, ce dernier ayant été évacué en France pour soins en août 2022.

Une affaire à forte charge politique

François Beya comparaît aux côtés de plusieurs co-accusés :

  • Vanda Nowa Biama Guy,
  • Colonel Cikapa Tite Mokili,
  • Commissaire supérieur principal Lily Tambwe Mauwa,
  • Lieutenant-colonel Kalenga Kalenga Pierre,
  • Et le brigadier Tonton Twadi Sekele, actuellement en fuite.

Tous sont poursuivis pour complot contre la personne du Chef de l’État, offense au Chef de l’État, violation de consignes militaires, et incitation des forces armées à commettre des actes contraires à leurs devoirs et à la discipline.

Selon les extraits de rôle, l’audience du 31 juillet sera consacrée aux plaidoiries de la défense, une étape cruciale dans un procès aux implications aussi bien judiciaires que politiques.

La défense réclame l’acquittement

Les avocats de François Beya, regroupés autour de Me Jeannot Bukoko, coordonnateur du collectif de défense, rejettent catégoriquement les accusations portées contre leur client. Selon eux, non seulement aucune preuve solide n’a été apportée par le ministère public pour établir la culpabilité de M. Beya, mais ce dernier aurait été, au contraire, la cible d’un complot politique.

« Les circonstances atténuantes n’ont de sens que lorsque les faits sont établis. Or ici, l’infraction n’est pas prouvée. Nous demandons l’acquittement pur et simple », a déclaré Me Bukoko devant la presse.

La défense soutient que François Beya est une victime politique, sacrifiée dans un climat de tensions au sein des cercles du pouvoir. Pour eux, il n’est pas l’instigateur d’un complot, mais plutôt la cible de rivalités internes au sommet de l’État.

Un homme-clé du régime Tshisekedi

Avant sa chute spectaculaire, François Beya était considéré comme l’un des hommes les plus influents du système sécuritaire congolais, tant par sa proximité avec le président Félix Tshisekedi que par son parcours au sein de l’appareil sécuritaire. Surnommé par certains « le Monsieur Sécurité du régime », il avait accès aux plus hautes sphères de l’État, jusqu’à sa brusque arrestation en février 2022.

La peine la plus lourde demandée par le procureur militaire concerne un colonel de l’armée, ex-collaborateur de François Beya, pour lequel 18 mois de prison ferme ont été requis.

Une décision très attendue

Alors que le verdict se rapproche, toutes les parties retiennent leur souffle. Ce procès emblématique soulève des questions fondamentales sur la séparation des pouvoirs, les garanties de justice équitable et l’usage de la justice dans les conflits politiques. La décision de la Haute Cour militaire, attendue dans les semaines à venir, pourrait avoir un impact durable sur la gouvernance sécuritaire et les équilibres politiques en République démocratique du Congo.

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