Kinshasa, jadis surnommée « la belle », semble aujourd’hui glisser lentement mais sûrement vers un gouffre sécuritaire inquiétant. Braquages à main armée en plein jour, enlèvements ciblés, violences urbaines, et une population de plus en plus livrée à elle-même. Une réalité qui rappelle tragiquement le déclin sécuritaire d’Haïti, devenu aujourd’hui un symbole d’un État failli.
Une insécurité galopante
Les habitants de la capitale congolaise vivent désormais dans une psychose quotidienne. Les cas de braquages se multiplient dans presque tous les quartiers : Bandal, Limete, Matete, Ngaba, Mont-Ngafula… Personne n’est épargné. Des commerçants aux simples passants, les témoignages d’agressions fusent sur les réseaux sociaux, vidéos à l’appui. La nuit n’est plus la seule période à risque ; le danger sévit aussi en plein jour, parfois à quelques mètres de postes de police.
Une réponse de l’État jugée « absente »
Malgré les alertes répétées de la société civile et des citoyens, la réaction des autorités semble molle, voire inexistante. Aucun plan d’urgence visible. Les quelques patrouilles policières, souvent mal équipées, ne parviennent plus à dissuader les malfaiteurs qui agissent en toute impunité. Pire encore, des soupçons de complicités entre certains agents de l’ordre et les groupes criminels viennent nourrir la défiance populaire.
Des similitudes troublantes avec Haïti
Ce qui se joue actuellement à Kinshasa rappelle de manière glaçante la spirale infernale qu’a connue Haïti : un pouvoir central affaibli, des institutions discréditées, une jeunesse livrée à elle-même, et des gangs qui profitent du vide pour s’imposer comme une force de « loi parallèle ».
Si rien n’est fait, Kinshasa pourrait connaître le même destin tragique : un État capital captif de ses propres faiblesses.
Vers un réveil citoyen ou une résignation collective ?
La question se pose désormais : Kinshasa va-t-elle se réveiller avant qu’il ne soit trop tard ? Les élites politiques et sécuritaires continueront-elles d’ignorer les signaux d’alerte ? Ou assistera-t-on à une prise en main populaire, avec tous les risques de dérives et de violence incontrôlée que cela implique ?
Les semaines à venir seront décisives. Mais une chose est sûre : l’heure n’est plus aux discours, mais à l’action urgente. Car une ville de 15 millions d’habitants livrée aux bandits est une bombe sociale à retardement.














