Malgré les protestations de plusieurs organisations de la presse et l’ultimatum de 72heures lancé au pouvoir, le brillant journaliste Stanis Bujakera a été mis au gnouf à Makala. La liberté de la presse est bâillonnée au Congo-Kinshasa, hurlent les professionnels de médias à travers une pétition exigeant la libération du correspondant de Jeune Afrique, signée aussi par de nombreux activistes pro-démocratie. Les journalistes demeurent mobilisés en soutien et pour la libération de leur confrère. À haute voix, ils exigent de revoir leur confrère dehors. Faute de quoi, ils vont dégainer dans tous les sens.

Le directeur de publication adjoint d’actualite.cd a été auditionné jeudi en chambre du conseil. Après l’examen de sa requête de remise en liberté provisoire, le journaliste a été envoyé à la prison centrale de Makala. Son cas inquiète et préoccupe les acteurs des médias nationaux et internationaux. Une interpellation jusqu’à présent inexpliquée et qui risque de pousser la presse à durcir le ton contre le régime Tshisekedi. Des organisations professionnelles de médias demeurent mobilisées. Stanis Bujakera est un journaliste de réputation jamais entachée qui a toujours défendu le professionnalisme de son métier. Mercredi à Kinshasa, le Rassemblement des journalistes pour l’émergence du Congo (RAJEC) a lancé un ultimatum de 72 heures pour obtenir la libération du journaliste Stanis Bujakera. Son rapporteur, Edmond Izuba, a exprimé le ras-le-bol de ses collègues. Des manifestations de grande envergure seront déclenchées pour trouver gain de cause. « Le RAJEC qui en appelle à la solidarité tous azimuts va annoncer, d’ici 72 heures, des manifestations de grandes envergures si et seulement si Stanis Bujakera n’est pas libéré », a-t-il menacé.

– Bujakera, le martyr –

Déjà au parquet de la Gombe, ses conditions de détention étaient exécrables. Le journaliste a accepté de souffrir dans sa chair pour défendre la liberté de la presse. Une cause qu’il considère comme noble pour la survie de la démocratie. L’avocat de Bujakera, Me Grâce Tshiashala a rappelé jeudi au procureur du tribunal de grande instance de la Gombe que « la liberté reste la règle et la détention en est l’exception ». Il a fait savoir que Stanis Bujakera a un emploi fixe et n’avait pas d’antécédents judiciaires et que « sa fuite n’était pas à craindre ». Les avocats de Bujakera ont déjà indiqué qu’ils feraient appel de cette décision. Le parquet du tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe a mis Bujakera sous mandat d’arrêt provisoire depuis lundi pour des besoins d’enquête. Il le charge d’avoir confectionné un faux document et d’avoir propagé de faux bruits suite à la publication par Jeune Afrique d’un article reprenant une note attribuée à l’ANR qui impliquait les renseignements militaires et un proche du chef de l’État dans l’assassinat de l’ancien ministre des Transports, Chérubin Okende. Tout le monde sait que l’article n’était pas signé par Stanis Bujakera. Malgré tout, le parquet l’accuse d’en être l’auteur et exige qu’il révèle ses sources, a tempêté un leader de la Lucha.

– Depuis Kikwit, les katumbistes révoltés –

« Lorsqu’un pouvoir menace, agresse, enlève et emprisonne les journalistes, il n’a plus rien d’un pouvoir démocratique », peut-on lire dans le communiqué d’Ensemble pour la République publié jeudi depuis Kikwit dans le grand Bandundu par le secrétaire général, Dieudonné Bolengetenge Balea. L’arrestation du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala le 8 septembre 2023 et son incarcération par le pouvoir du président Félix Tshisekedi constitue une nouvelle agression à notre démocratie, décrit le parti de Moïse Katumbi Chapwe. « Nul n’ignore, en effet, que la liberté de la presse est l’un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques », a-t-il souligné. Pour ce parti politique de l’opposition, le régime Tshisekedi veut arracher tous les acquis de la démocratie. « Par leurs violations répétées et de plus en plus graves de nos droits et libertés garantis par la Constitution et les lois en vigueur dans notre pays, le régime et sa justice instrumentalisée, sont devenus un danger pour le devenir de la nation congolaise que nous voulons libre, démocratique et prospère », indique le communiqué. Ensemble pour la République dénonce et condamne fermement l’arrestation arbitraire du journaliste et exige sa libération immédiate et inconditionnelle.

« Le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala est bien connu pour son engagement à défendre la transparence, le pluralisme d’opinions et la vérité dans l’exercice de sa profession. Les journalistes qui respectent la vérité dans l’exercice de leur profession méritent respect, considération et protection dans notre pays », rappelle le secrétaire général du parti de Katumbi. Pour cette formation politique de l’opposition, ceux qui veulent exercer le pouvoir par la terreur doivent savoir que le peuple congolais ne reculera plus devant leurs menaces.

Landry Amisi
Ouragan

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