Depuis le 1er septembre courant, les candidats à la présidentielle déposent leur dossier. Ils ont jusqu’au 8 octobre prochain pour le faire. Leurs candidatures seront ensuite passées au peigne fin pour une éventuelle validation. Ainsi, à la mi-novembre, on devrait connaître les noms des différents candidats en lice pour un bail au Palais de la nation. Et si le chronogramme présenté par la Ceni est respecté, le 20 décembre prochain, les Congolais iront aux urnes pour élire le nouveau Président de la République.

Si la question ne se pose pas pour Moise Katumbi, Augustin Matata et Delly Sesanga qui seront sur la ligne de départ le 20 décembre avec Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession, il n’en est pas de même pour Martin Fayulu qui entretient un flou artistique autour de sa candidature.

Lors d’une conférence de presse le 19 juin dernier, le président du parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement, ECIDé, a rejoint la position de l’ancien Président Joseph Kabila et sa famille politique le FCC, celle de ne pas se présenter à l’élection présidentielle. Le Raïs, qui a dirigé la RD Congo pendant 18 ans, avait annoncé que sa famille politique « ne participerait pas à cette farce« . Le refus par la Ceni d’un audit du fichier électoral indépendant l’a convaincu de reste en dehors de cette course contrairement au trio Katumbi-Matata-Sesanga qui, tout en vilipendant le processus, ne veulent pas laisser un boulevard à Félix Tshisekedi.

Ce n’est pas le cas pour Martin Fayulu qui estime que les conditions ne sont pas réunies pour aller vers des élections libres, crédibles et transparentes : « Il faut savoir dire non quand il le faut« , avait-t-il déclaré devant les médias au cours d’une conférence de presse, ajoutant qu’il n’y avait « pas de place pour un deal, une tricherie ou un compromis à l’africaine« . Il demande avant de réintégrer le processus électoral que le fichier électoral soit revu et audité par un cabinet indépendant.

« Nous demandons que le fichier électoral soit fiable et crédible, a expliqué M.Fayulu. Nous demandons que ces fichiers établis en bonne et due forme soient audités par des spécialistes qui savent comment on le fait. Il s’agit de ne pas accompagner une forfaiture. Nous ne voulons pas qu’on arrive à ce niveau-là, c’est pour ça que nous demandons aux gouvernements amis au Congo de pousser pour que cela n’arrive pas. Et si cela arrivait, de ne pas reconnaître ce gouvernement. Et déjà de commencer à dire qu’ils n’accepteront pas les résultats provenant d’un processus électoral entaché d’irrégularités. Aujourd’hui, c’est eux qui portent la responsabilité de ce que monsieur Tshisekedi fait. Et demain, ils veulent encore avoir cette responsabilité. Donc, pour l’instant, qu’ils laissent le peuple congolais se battre pour des élections crédibles. »

Bluff ou réalité ?

Mais ces derniers jours, les rumeurs se font pressantes sur une candidature de dernière minute. Bluff ou réalité, certaines sources dans la ville affirmaient même que « Fayulu pourrait déposer sa candidature ce mercredi 13 septembre », avant de se dédire, « on ne sait plus, il a peut-être fait circuler des rumeurs… » .

Au cours d’une autre conférence de presse tenue au mois de juillet, Martin Fayulu a signifié qu’il ne s’agit nullement d’un boycott des élections. « Je suis pour les élections, mais à condition que le fichier soit revu » .

Pour nombre de Congolais, l’heure de vérité a sonné pour Fayulu qui doit clarifier sa position. Ira, ira pas aux élections.

Dans la situation actuelle du leader de l’ECIDé, aller aux élections c’est mettre une sourdine au débat qu’il alimente autour du processus électoral, ne pas y aller, c’est prendre le risque d’être hors-jeu politique pendant cinq ans si les élections se tiennent. On n’est pas candidat pour nécessairement devenir Président de la République, mais pour peser demain sur ce qui se passe sur la scène politique nationale. Ce ne serait pas faire injure à certains candidats que de dire d’eux qu’ils sont des candidats de témoignage.

On doit à la vérité que Martin Fayulu reste populaire dans le Grand Bandundu et dans la capitale Kinshasa, mais qu’il a perdu tous les soutiens qui l’ont porté en 2018. Cependant il demeure un des rares politiciens qui peut se faire entendre dans toute la RD Congo.

Didier KEBONGO
Forum des as

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