Le retour en RDC de Moïse Katumbi, candidat de la plateforme électorale « Ensemblepour le changement » à la présidentielle, se précise. Après la sortie avec fracas, le 12 mars 2018 en Afrique du Sud, de son mouvement électoral, Katumbi prépare sereinement ses valises pour battre campagne dans son pays, la RDC, en vue de la course présidentielle de décembre 2018. Sur la radio allemande, Deutsch Welle, l’abbé Donatien Nshole, porte-parole de la Cenco, présent aux Nations unies dans le cadre des consultations sur le nouveau statut à accorder à la Monusco, a évoqué le volet décrispation de l’accord du 31 décembre 2016, sans lequel les élections de décembre 2018 porteront les germes d’un conflit latent. « Du point de vue de la Cenco, il n’y a pas de raison que Moïse Katumbi ne rentre pas », a-t-il, par ailleurs, indiqué.

A New-York, des réunions se multiplient sur le nouveau statut à accorder à la Monusco au terme de son mandat qui expire le 31 mars 2018. Sans doute l’Onu devrait-elle reconduire ce mandat, en donnant à sa mission en RDC plus de moyens afin qu’elle s’implique réellement dans le processus électoral. Au siège de l’Onu, tout devrait se clôturer le 27 mars 2018 par l’adoption d’un nouveau mandat de de la Monusco, censé entrer en vigueur dès le 1er avril prochain.

Présent sur invitation du Conseil de sécurité, dans le cadre des consultations qu’il mène depuis peu, l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco, a porté haut la voix de l’église catholique dans les moyens à mettre en oeuvre pour sortir la RDC de la crise.

De l’avis du porte-parole de la Cenco, les Nations unies devraient s’impliquer à fond dans ce sens pour aider la RDC à réussir l’alternance au terme des élections de décembre 2018. Il estime que l’Onu doit s’investir davantage et mettre la pression pour l’organisation des élections.

Selon abbé Nshole, ce passage réellement démocratique par les urnes est le seul moyen de « donner au peuple congolais des gouvernants
capables de faire face à la crise multiforme qui ronge le pays ».

Le prêtre a insisté sur l’impérieuse nécessité de mettre en oeuvre l’intégralité des dispositions de l’Accord de la Saint-Sylvestre et de respecter
le calendrier électoral. Deux points essentiels pour l’avenir du pays. Dans la foulée, l’Abbé Nshole a mis en garde l’Onu : « La complaisance à ce niveau serait une bombe à retardement, car les élections qui nous ramèneraient à la case départ seraient un gâchis que la communauté internationale doit éviter ».

Il est également revenu sur le renforcement du mandat de la Monusco en indiquant que cette dernière doit être « dotée de moyens juridiques et matériels nécessaires pour la protection des civils, des personnes vulnérables et de leurs biens dans les zones où il y a des attaques et des violences récurrentes ».

Moïse Katumbi, le thermomètre d’une veritable décrispation politique

Devant le Conseil de sécurité, l’abbé Nshole, qui a par ailleurs pris une part active dans la conclusion, en décembre 2016, de l’accord de la Saint-Sylvestre, s’est appesanti sur la nécessité pour le Conseil de sécurité de presser Kinshasa à poser des actes concrets dans le sens de la décrispation politique. Il s’agit, a indiqué le porte-parole de la Cenco, de lever tous les verrous apparemment artificiels qui continuent à obstruer la libération de certains prisonniers politiques et le retour sans conditions de Moïse Katumbi.

Interrogé à ce sujet par la radio allemande, Deutsch Welle, le porte-parole de la Cenco a repris les propos tenus antérieurement devant le Conseil de sécurité. Concernant le cas spécifique de Moïse Katumbi, il a rappelé que « ce n’est pas la Cenco qui a mis le nom de la Moïse Katumbi parmi les cas emblématiques » de la décrispation politique.

Ce sont, a-t-il poursuivi, « les parties au dialogue qui ont demandé à la Cenco de s’y pencher. La Cenco a mis en place une commission d’enquête qui a bien travaillé. » Compte tenu des conclusions de cette commission d’enquête, dûment mandatée par les parties au dialogue du Centre interdiocésain, l’abbé Nshole note que « du point de vue de la Cenco, il n’y a pas de raison que Moise Katumbi ne rentre pas. »

Si le porte-parole de la Cenco apprécie des « geste appréciables » du pouvoir dans le sens de la décrispation, il pense néanmoins qu’il y a encore beaucoup à faire dans ce sens. Selon lui, les mesures sélectives de décrispation ne vont pas dans le sens d’apaiser les tensions. « Il y a
des cas qui restent (Ndlr : Moïse Katumbi et d’autres prisonniers politiques). On n’a pas intérêt à revenir dans une autre crise dont le plus grand perdant est le peuple congolais. »

C’est dire que le retour de Katumbi est le thermomètre par lequel on jugera réellement la volonté du pouvoir à faciliter la tâche à tous les prétendants aux élections de décembre 2018.

Au Conseil de sécurité, le retour de Katumbi et la libération des prisonniers politiques, dits « emblématiques », sont classés parmi les dossiers
chauds de ce mois de mars. A New York, on tient non seulement à ce que la RDC réussisse les élections de décembre 2018, mais aussi l’on
voudra aussi s’assurer que tous les acteurs auront droit au même traitement, c’est-à-dire postuler en toute liberté.

Ce qui renvoie directement au cas du président du mouvement « Ensemble pour le changement », Moïse Katumbi, pour lequel le pouvoir en place
multiplie des stratagèmes pour l’écarter du sprint final de cette fin d’année. Au Conseil de sécurité, il y a une nouvelle dynamique qui se met en place.

Kinshasa n’a pas de raison de se cabrer longtemps lorsque les Nations unies traceront la voie à suivre. Le retour en RDC de Katumbi n’est donc qu’une question de jours – en tout cas pas de mois, se rassure-ton dans les rangs de sa plateforme « Ensemble pour le changement »…

Le Potentiel / MCN

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