Les plaignants contre l’ancien administrateur général de l’Agence nationale des renseignements (ANR) Kalev Mutondo continuent de briller par leur absence aux audiences. C’est le constat fait dans différentes juridictions où ils ont porté les accusations de tortures dont ils seraient victimes de la part de l’accusé. Dans un document rendu public hier mardi 2 novembre, les avocats de Kalev affirment que les plaignants sont en train de se rétracter.
De juin à novembre 2021, près d’une dizaine d’audiences ont déjà été organisées au Tribunal de paix, au Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe et à la Cour d’Appel de cette même juridiction auxquelles les » plaignants » ne sont jamais présentés, alors qu’ils avaient été régulièrement notifiés.
C’est seulement à l’audience du 23 juin dernier au Tribunal de paix de la Gombe que deux sur les sept plaignants ont répondu présent. Trois seulement des cinq d’entre eux se sont présentés à l’audience du 23 août au Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe. Aucun d’entre eux ne s’est jamais présenté aux autres audiences.
» Il est aujourd’hui difficile de comprendre quelle destination ont pris les prétendus plaignants-victimes pourtant régulièrement notifiés à chaque audience publique. Puis qu’il en est ainsi, il y a lieu de se demander si ces prétendus plaignants-victimes ne sont pour rien dans les multiples plaintes déposées au Parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe. Et au cas où il s’agirait toujours d’eux, ils sont en voie de rétraction, ayant compris la difficulté d’établir devant les juges, dans un procès public et contradictoire, la réalité de leurs fausses accusations, du reste, susceptibles d’être poursuivis pour leur caractère téméraire, vexatoire et farfelu » ont écrit les avocats de Kalev Mutondo.
Ils déduisent que les plaignants, en accusant « faussement » un haut fonctionnaire de l’Etat, ont abusé de l’opinion publique en général et de surcroit, du parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa Gombe.
» L’on comprend, dès lors, que tous ces plaignants qui n’ont aucun lien entre eux, ni de voisinage de résidence, ni professionnel, ni encore moins de parenté, se soient entendus pour porter plainte, tous au même moment et à la même période et qu’aucun d’entre eux ne l’ait fait, ni contre les autres services de sécurité de la RDC, encore moins contre l’Etat congolais, mais tous l’aient fait uniquement contre la personne de Monsieur Kalev Mutondo. Les plaignants ont tellement agi à la légèreté et de concert contre la personne de monsieur Kalev Mutondo, qu’il subsiste aucun doute que l’on a affaire à une association de malfaiteurs « , ont affirmé ces avocats.
Ils disent ne pas comprendre le refus persistant du Parquet général de Kinshasa/Gombe de classer définitivement sans suite le dossier RMP 247/PG023/a /KP/ALLU, les plaignants eux-mêmes ayant abandonné leurs plaintes au parquet général, pour saisir directement la juridiction de jugement sous RP 575/I enrôlé 2 avril 2021 au TGI Gombe.
Ils rapportent que c’est ce constat qui a poussé Kalev Mutondo à saisir à son tour, les juridictions de jugement en dénonciation calomnieuse, en imputations dommageables et en association des malfaiteurs contre les prétendus plaignants-victimes afin de faire instruire, en audience publique, les faits dénoncés par ces derniers.
» Ce refus de la part du parquet général de Kinshasa Gombe est d’autant plus injustifié que c’est le juge de la dénonciation qui est aussi le juge des faits dénoncés. Enfin l’on ne comprend pas non plus le maintien injustifié par le parquet général de Kinshasa Gombe du mandat d’amener et de l’avis de recherche lancés depuis mars 2021 contre monsieur Kalev Mutondo. Ce qui constitue une violation flagrante, manifeste et délibérée des droits fondamentaux de ce dernier « , ont conclu les juristes.
Rappelons qu’à la demande des plaignants, le parquet général de la Gombe avait lancé un mandat de comparution contre l’ancien patron de l’ANR le 7 mars dernier. La même juridiction a lancé un mandat d’amener contre l’accusé le 10 mars et un avis de recherche le 11 mars de la même année. Ce qui est curieux est que les mêmes plaignants ont tourné le dos à ce parquet pour saisir directement le TGI Gombe, par citation directe, le 2 avril suivant. Dommage que ce soit les mêmes qui sèchent les audiences dans cette juridiction.
Orly-Darel NGIAMBUKULU
Forum des as