Au cours d’une interview du lundi 27 décembre, le président de la commission mixte paritaire chargée d’examiner les dossiers des candidatures des membres de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) André Mbata, propose que les églises n’interviennent plus dans le processus de désignation des membres de cette institution d’appui à la démocratie.
« Les Chefs des confessions religieuses étaient incapables de désigner un président de la CENI, alors qu’on critique les politiciens. Les pères spirituels ont raté leur chance. Cette tâche devrait au moins être réservée à la Société civile dans son ensemble », a-t-il fait savoir.
Et de poursuivre :
« Il y a sûrement des collègues qui vont préparer des propositions de lois pour mettre fin à cette sorte de dictature. Nous sommes un État laïc. Cependant, ils se sont donnés tous les galons alors que la République, ce ne sont pas seulement les confessions religieuses ».
Il estime par ailleurs que certains (confessions religieuses) ont quand-même reconnu leurs erreurs et ont confessé.
Rappelons que l’assemblée nationale a entériné, le jeudi 23 décembre dernier, les candidats aux postes vacants du bureau ainsi que de la plénière de la CENI réservés à l’opposition. Ce, après avoir déclaré recevable le rapport de la commission paritaire chargée du traitement des candidatures.
Bien-aimée Bosasele
Objectif-infos
La Participation des Confessions religieuses aux choix des membres de la CENI est le le fruit d’un contrat Social conclu à Sun City. Les dirigeants du peuple congolais de toute tendance se sont une fois réunis en Afrique du Sud dans la belle ville de Sun City afin de signer un certain nombre d’accords pour pacifier la RDC alors déchirée par des querelles de tout genre. Parmi les accords conclus à l’issue de ces pourparlers figure la désignation du président de la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI) par les confessions religieuses. Cependant, le choix de ce dernier n’a toujours pas été facile en RDC, un pays où le népotisme bat le record dans tous les secteurs socio-économiques de la vie. En guise d’illustration, la désignation de Denis Kadima à sa tête n’a pas plu à certains nonobstant l’observation scrupuleuse de toutes les étapes requises par la législation de la RDC. Les divergences qu’ont affichées les Eglise Catholique et Protestante constituent toutefois la marque de notre jeune Etat de droit où chacun jouit du droit d’épouser une position contraire à celle de la majorité. Dans un Etat de droit, les divergences d’opinions ne doivent pas servir de prétexte pour remettre en cause ce qui a été établi de commun accord par toutes les couches sociales de la RDC au vu et au su de la communauté internationale. L’exclusion des confessions religieuses dans le mécanisme de sélection des membres de la CENI constitue en soi une violation grave des principes fondamentaux de toute démocratie et s’apparente à une discrimination fondée sur l’opinion d’une personne ou d’un groupe de personnes. L’important n’est pas d’ostraciser les confessions religieuses du processus de la désignation des membres de la CENI qui est une chose publique. Bien au contraire, la tâche du gouvernement congolais consiste à éduquer ces soi-disant religieux pour qu’ils comprennent à sa juste protée leur Charte afin d’afficher un comportement désirable dans le but d’accomplir la mission qui leur est assignée.