L’ancien patron du fonds souverain angolais et fils de l’ex-président Jose Eduardo dos Santos, Jose Filomeno dos Santos, a été placé en détention provisoire dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds portant sur 1,5 milliard de dollars, a annoncé le parquet général.

« En raison de la complexité et de la gravité des faits et afin de garantir l’efficacité de l’enquête (…), le ministère public a décidé d’appliquer aux accusés une mesure de détention préventive », a déclaré le procureur général Alvaro Da Silva Joao dans un communiqué.

« Les éléments de preuve rassemblés dans le dossier constituent des preuves suffisantes que les accusés se sont engagés dans des activités de corruption », a-t-il ajouté.

Nommé en 2013 par son père, le président Jose Eduardo dos Santos, à la tête d’un fonds souverain créé un an plus tôt et doté d’un capital de 5 milliards de dollars puisés dans la manne pétrolière du pays. Jose Filomeno dos Santos, surnommé Zenu, avait été inculpé en mars dernier pour avoir ordonné des virements suspects alors qu’il dirigeait le fonds souverain angolais.

Cette escroquerie avait été maquillée en un plan censé permettre à l’Angola de bénéficier de 35 milliards de dollars de financements, avec une fausse garantie de la banque credit suisse. La fraude avait été découverte à la faveur d’un transfert suspect de 500 millions de dollars vers le compte londonien d’une banque suisse, aussitôt bloqué par les autorités britanniques.

Il avait été limogé de son poste en janvier dernier par le nouveau président de l’Angola, Joao Lourenço. Jusque-là sous contrôle judiciaire, M. dos Santos avait alors promis de « collaborer » avec la justice de son pays.

L’homme d’affaire angolo-suisse Jean-Claude Bastos de Morais, un de ses proches qui a géré une partie du fonds souverain, a lui aussi été placé en détention provisoire, selon le magistrat.

Jose Eduardo dos Santos a quitté le pouvoir l’an dernier après avoir dirigé l’Angola pendant trente-huit ans, un règne sans partage pendant lequel il a mis l’économie du pays en coupe réglée au profit d’une poignée de proches.

M. Lourenço, qui a pris le pouvoir en septembre, a congédié, au nom de la lutte contre la corruption, de nombreux barons de l’ancien régime.

VOA Afrique / BBC Afrique

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