Le gouvernement de la République Démocratique du Congo appelle l’ensemble de la population congolaise, y compris toute la classe politique de toutes tendances confondues, à la solidarité et à l’unité nationale face à la menace terroriste islamiste dans la partie Est du pays. Par le biais de son porte-parole, Patrick Muyaya, le gouvernement demande à la population de continuer à soutenir les Forces Armées de la RDC et à ne pas céder à la panique face à la énième attaque terroriste qu’a subie la ville de Beni dont la dernière en date remonte au 25 décembre 2021 avec comme bilan provisoire : 8 morts dont un officier de l’armée de la RDC et des enfants ainsi que 20 blessés.
Le ministre de la Communication et Médias a, au cours du point de presse tenu dimanche dernier, salué l’élan patriotique et l’appartenance à une même nation qui a caractérisé l’ensemble de la population, y compris les acteurs politiques, qui, comme un seul homme, ont dénoncé cette barbarie humaine ayant coûté la vie à des innocents.
Il a fait savoir que les terroristes ADF (Forces Démocratiques Alliées – NDLR), aux abois sur le plan opérationnel sur le terrain, ont actionné leurs cellules dormantes dans la ville de Beni et les agglomérations environnantes en vue de déclencher des actions contre les paisibles citoyens. Il rassure que tout est mis en place pour les traquer où qu’ils soient, même dans les milieux les plus reculés, afin de restaurer la paix dans cette partie du pays.
Face à ce combat qui s’avère très complexe, le ministre Patrick Muyaya a expliqué qu’il était temps de le requalifier en menant les actions ciblées et concertées avec l’armée ougandaise sur des positions des ADF situées dans le Nord-Kivu. Il s’agit, selon lui, d’une menace terroriste qui peut s’étendre dans d’autres pays limitrophes de la RDC avec toutes les conséquences possibles. D’où l’importance de conjuguer les efforts avec les autres nations pour vite stopper ce fléau.
Renforcement des mesures sécuritaires
Le Gouverneur militaire du Nord-Kivu, principal invité à ce point de presse, a fait savoir que les mesures de sécurité ont été renforcées suite à cette attaque terroriste. Il s’agit notamment du couvre-feu qui a été ramené de 21h à 19h dans la ville de Beni et 20h à Goma ainsi qu’à Butembo, renforcement des unités de FARDC et de la police destinées à la défense de villes et des agglomérations importantes; renforcement de check points pour contrôler les mouvements de citoyens et protéger leurs biens; organisation de bouclages organisés, la saisie des armes prohibées ; organisation de patrouilles pédestres et motorisées; renforcement des opérations sur le terrain avec renfort en unités canines, etc.
Revenant sur les circonstances de l’attentat meurtrier du 25 décembre passé, le Gouverneur militaire du Nord-Kivu a expliqué que cette attaque s’est produite entre 19 h et 20h. Selon le Lieutenant- général Constant Ndima, c’est grâce à la vigilance des vigiles que le nombre de victimes a été réduit d’autant plus qu’ils avaient empêché le kamikaze à accéder au bar bondé de clients. C’est à l’entrée du bar que celui-ci a activé la bombe qui a causé mort d’hommes et plusieurs blessés.
A l’entendre parler, il est difficile pour l’instant de déterminer l’identité de l’assaillant car son corps a été déchiqueté. Néanmoins, les enquêtes sont en cours et donneront plus d’éléments sur ce drame.
«Nous faisons face à un terrorisme islamiste, car nous avons plusieurs éléments qui vont dans ce sens. Les terroristes sont des éléments dormants dans la population et il est difficile de les identifier. Une fois acculés, ils s’attaquent à la population» a-t-il indiqué, avant d’inviter ses administrés à être forts et vigilants.
Il sied de noter que c’est la troisième attaque à la bombe à Beni depuis juin. La première avait visé une paroisse catholique au quartier Bustili, faisant deux blessés parmi les fidèles. La deuxième a eu lieu dans un débit de boisson, faisant pour seule victime, le kamikaze.
Perside Diawaku
Le Phare