C’était la déception totale dans les rangs des sénateurs le mardi 14 décembre 2021 à l’issue de l’examen du projet de loi portant reddition des comptes pour l’exercice 2020. Le constat amer fait à cette occasion est que le gouvernement est passé outre leurs observations et recommandations relatives à l’exécution du Budget 2020.
Intervenant à chaud à ce sujet, le président de la chambre haute du Parlement, le professeur Modeste Bahati Lukwebo, a épinglé entre autres dérapages confirmant l’indiscipline budgétaire le fait que sur 700 projets retenus pour le budget de l’exercice 2020, seulement 41 ont été effectivement exécutés.
Selon le numéro un du Sénat, ces 700 projets, budgétisés à 160 milliards de francs congolais au départ, ont vu cette enveloppe de dépense être portée à 200 milliards de francs congolais. Mais en dépit de ce réajustement à la hausse, le nombre de projet réalisés est resté figé à 41.
Par où sont passés les fonds destinés au financement des projets non réalisés ? N’ayant pas reçu de réponse à cet effet, le Sénat se propose de mener des investigations pour être fixé sur la destination prise par les fonds partis en fumée. Il n’est pas exclu que la justice soit saisie, conformément à l’article 190 du Règlement intérieur du Sénat.
Modeste Bahati Lukwebo a lancé une sévère mise en garde non seulement aux membres du gouvernement mais aussi à tous les gestionnaires des fonds publics pour le respect de la loi des finances, faute de quoi les instances judiciaires vont être mises à contribution pour remettre de l’ordre dans la boutique. Il a tenu à souligner que les budgets de l’Etat ne sont pas élaborés par complaisance mais plutôt pour être appliqués pour le bien-être de la communauté nationale.
Les observateurs pensent que si les limiers de la justice procèdent à une vérification approfondie des comptes de l’exercice 2020, plusieurs détourneurs des deniers publics risquent de connaître des jours sombres.
Kimp
Le Phare