Le Collectif de Cadres et membres de l’UDPS/Tshisekedi – six anciens qui ont servi le parti depuis sa création jusqu’aujourd’hui – lance un appel à Félix Tshisekedi pour qu’il remette le parti sur les rails de la légalité.

C’est le site « Exclusivité-info » qui a diffusé la déclaration de ce collectif, datée du 7 décembre et rédigée lors de sa plénière. Après avoir procédé « minutieusement à l’autocritique sans complaisance », le collectif « constate malheureusement que l’UDPS/Tshisekedi est frappée depuis trois ans par un dysfonctionnement sans précédent de tous ses organes nationaux et de base » qui « risque d’hypothéquer toutes les chances de réussite aux prochaines échéances électorales ». La déclaration souligne que « l’actuel leadership » est « très défaillant, dépassé et sans vision ».

Kabund et Kabuya accusés

Ceux qui sont ainsi visés sont Jean-Marc Kabund-a-Kabund, président ad intérim du parti, et Augustin Kabuya, secrétaire général. Or, Kabuya a été désigné par Kabund et celui-ci a été nommé illégalement à ce poste.

Il a en effet été choisi unilatéralement par celui qui était alors le nouveau chef de l’UDPS depuis mars 2018, Félix Tshisekedi, deux jours avant sa prestation de serment comme Président de la République, en janvier 2019, la fonction de chef de l’Etat étant incompatible avec la direction d’un parti. Or, cette procédure n’existe pas dans les statuts de l’UDPS. Ceux-ci prévoient (art. 26) qu’en cas d’ »interdiction d’exercer du président du parti, un directoire composé du président de la Convention démocratique du parti, du secrétaire général du parti et du président de la Commission électorale permanente du parti assume son intérim pour un délai ne dépassant pas 30 jours au cours duquel il est tenu de convoquer une session extraordinaire du congrès en vue de l’élection du nouveau président du parti ».

Dans une déclaration précédente, du 30 novembre, le collectif avait rendu « le tandem Kabund/Kabuya » responsable de « la crise de légalité » dans le parti. Il avait en outre jugé les deux hommes être « à la base du clientélisme », « de l’achat des consciences », « du trafic d’influence », « du musèlement des membres » du parti, « de la neutralisation de certains services » et de « l’étouffement de toute expression interne ».

Un directoire incapable

Une tentative avait bien été faite, ces derniers mois, pour renouer avec la légalité et obtenir que les organes internes de l’UDPS organisent, conformément aux statuts, un congrès pour désigner un nouveau président de la formation. Las, ce directoire, mis en place le 7 novembre dernier, n’a été, dit le collectif, que « l’ombre de lui-même » et s’est montré « incapable de convoquer le congrès extraordinaire dans le délai de 30 jours » qui lui était imparti. Le parti du chef de l’Etat est donc dans l’illégalité.

C’est pourquoi le collectif « lance un vibrant appel à la Haute Autorité de Référence » – on comprend qu’il s’agit de Félix Tshisekedi, dernier président légal de la formation politique mais aussi celui qui a créé le problème en nommant Kabund hors les statuts – « pour qu’elle daigne offrir ses bons offices devant aboutir à la tenue du conclave (…) en vue de sauver » le parti « du naufrage certain ». Par « conclave », l’UDPS entend généralement une réunion pour préparer un congrès. Ce conclave, précise le collectif, « au regard de la jurisprudence interne » de l’UDPS/Tshisekedi est « l’unique voie de salut ». Il permettrait, en outre, ajoute le collectif, de « retrouver l’unité du parti » en rassemblant ses différentes ailes et préparer ainsi les élections.

La libre Afrique

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