Les deux valises d’Yvonne Ifete, dont l’une cadenassée et l’autre fermée avec une ficelle, portées disparues quelques jours après son retour à Kinshasa, au terme de son dernier voyage d’affaires à Dubaï, ont finalement été retrouvées le samedi 6 novembre 2021 entre les mains de la petite sœur de son assassin, le nommé Diego Nzieta Mawete, étudiante en L1 en sciences infirmières à l’UPN (Université Pédagogique Nationale). Reconnaissables par les étiquettes d’une société de transport aérien dont elle est cliente depuis des années, ces valises en tissus ont été saisies par le Groupe de lutte contre la criminalité et les stupéfiants et transmises hier lundi matin 8 novembre 2021, à l’office du Procureur près le Tribunal de grande instance de Matete.

Selon une source policière, ouvertes devant des enquêteurs de la police sur ordre du Procureur, les deux valises ont livré leurs secrets. Elles contenaient des effets vestimentaires de la défunte, sa trousse de maquillage, des documents importants dont notamment un passeport de service, les anciens billets de voyage, ainsi que le livret de logeur de la résidence de la victime sise avenue Libération n°16 E. Que ces deux valises se retrouvent entre les mains de la petite sœur de Nzita Kenge alias Diego, après l’arrestation des deux assassins, est une piste supplémentaire qui indique que les limiers de la police criminelle étaient sur la bonne voie. Ce sont des pièces à conviction très importantes pour la suite de l’affaire.

L’on présume que l’assassinat de Mme Yvonne Ifete était un plan soigneusement préparé par les deux tueurs depuis bien des jours, avant sa mise à exécution. Les valises se trouvaient en effet, cachées au domicile d’une jeune femme que Diego envisageait d’épouser. Selon son plan machiavélique, le rêve de Nzita Kenge alias Diego, le tueur froid, comprenait plusieurs étapes. La première, comme il faudrait le signaler, était celle de l’assassinat. Ensuite, l’effacement des traces par l’inhumation précipitée de la victime. Troisième étape: la mutation des titres de propriété de la parcelle résidentielle sise avenue Libération n° 16 E, en faveur de Diego. Quatrième étape, la liquidation de cet immeuble auprès d’un acheteur éventuel.

La vente conclue, les fonds reçus, Diego comptait procéder au partage du butin avec son complice Thierry Kangunza. Et chacun de ces deux assassins allait se retrouver dans son coin, après l’achat d’une autre maison. Ce n’est pas tout. Nzita Kenge, qui était tombé amoureux d’une jeune femme, projetait de l’épouser, afin de former avec elle un foyer de rêve. Une autre source laisse entendre que dans son plan macabre et sordide, pour effacer les autres traces, le chef de bande pensait aussi à l’élimination de son comparse. Question d’être le seul bénéficiaire de la vente de l’immeuble résidentiel appartenant à Yvonne Ifete.

Hier lundi, certaines rumeurs circulaient avec persistance sur le passé criminel de Diego qui laissent croire que l’homme n’en serait pas à son premier crime du genre. Des jeunes garçons du quartier Kingu ont laissé entendre, sous le couvert de l’anonymat, qu’il s’accroche souvent aux femmes commerçantes célibataires. Non seulement, il aime partager de grands secrets avec ces dernières, mais aussi devient à la longue leur confident avec des visées machiavéliques. On ignore si ses antécédents judiciaires n’aligneraient pas quelque crime passionnel. C’est le travail auquel se consacrent actuellement les limiers du Groupe de lutte contre la criminalité et les stupéfiants qui se sont replongés dans le passé nébuleux récent du tueur pour y exhumer quelques homicides crapuleux.

Le calme olympien qu’ils affichent lui et son partenaire Thierry Kangunza, le lendemain de la mise à mort de Yvonne Ifete, est révélateur d’un professionnalisme marqué par des réflexes propres aux tueurs froids, sans états d’âme. Il reste que cette exploration scientifique puisse dévoiler les véritables personnages de ces deux criminels dissimulés sous la carapace d’adeptes du Ministère de Combat Spirituel de Maman Olangi.

Le Phare

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