L’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, condamné à 3 ans de prison rejette la proposition du président du sénat, Kengo wa Dondo, de demander l’amnistie auprès du président Joseph Kabila. Kengo, qui a fait cette proposition lors d’une interview à la RFI estime que l’amnistie permettrait à Katumbi de rentrer au pays.

“Moise Katumbi n’a pas besoin d’être amnistié parce que je n’ai rien fait”, a rétorqué le président d’Ensemble mardi lors d’une conférence de presse en son cabinet à Bruxelles, préférant insister sur l’inclusivité des élections.

“Les élections doivent être transparentes et inclusives si nous voulons la paix dans notre pays. Le président Kengo a bien souligné que c’était des procès politiques. Je demanderais à Monsieur Kabila d’abandonner ces procès”, a ajouté Moïse Katumbi.

Candidat déclaré à la présidentielle de cette année, l’ancien membre du camp présidentiel n’a pas pu rentrer au pays pour déposer son dossier de candidature à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), suite aux multiples ennuis judiciaires, notamment celui relatif à sa nationalité.

“J’ai vu une liste des gens qui ont la double nationalité et on présente Moise Katumbi comme un italien. Il faut alors laisser le gouvernement italien m’arrêter. Je suis un congolais. Je suis né au Congo, heureusement même l’aide-accoucheuse là vit encore. J’ai des amis avec qui on a grandi, j’ai joué dans la cité, j’ai fait l’internat, j’avais ma carte du Zaïre, j’étais même en train de la regarder aujourd’hui (mardi)”, a-t-il martelé, qualifiant de “sa campagne” les poursuites judiciaires dont il fait l’objet.

Mardi, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement a affirmé que le mandat d’arrêt international lancé par les autorités congolaises contre Katumbi reste valable et donc exécutoire en vertu de l’article 103 du code de procédure pénale. Ce, contrairement aux explications de la défense qu’il n’a pas hésité de qualifier de “tricherie intellectuelle”, car affirmant que ledit mandat d’arrêt international est inopportun, l’opposant n’étant pas fugitif et n’ayant jamais été condamné par un jugement irrévocable.

“Le prévenu qui était en état de détention au moment du jugement ou dont l’arrestation immédiate a été ordonnée par le Tribunal, demeure en cet état nonobstant appels (alinéa 1); toutefois il peut demander à la juridiction d’appel sa mise en liberté ou sa mise en liberté provisoire… (alinéa 2)”, a écrit Lambert Mende qui précise que l’opposant peut “trouver son salut que, si et seulement si, déjà en détention”.

Mais pour Katumbi, cela relève d’une “distraction” pour éviter “d’organiser les élections”. “Le mandat d’arrêt international est lancé contre un italien?”, s’interroge le président d’Ensemble avant de réitérer son retour au pays.

“Le Congo a beaucoup de frontières, je passerai peut-être par Goma, je passerai peut-être par Kinshasa. Je suis libre, je vais rentrer chez nous”, a souligné Moise Katumbi, parlant de ses tentatives de rentrer par le poste frontalier de Kasumbalesa en début août en provenance de la Zambie.

Patrick Maki

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