L’association pour la Promotion de la démocratie et e développement de la République démocratique du Congo (Aprodec) est une asbl qui oeuvre depuis plux de dix ans pour la défense des intérêts et des droits des Congolais. Elle est particulièrement attentive au processus électoral en cours en RDC.
C’est à ce titre qu’elle étudie les dossiers des candidatures déposés, notamment, pour la course à la présidence de la République. L’Asbl Aprodec s’est donc logiquement penchée sur la candidature d’Emmabuel Shadary Ramazani, ex-ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, actuel secrétaire permanent du PPRD et, depuis le 8 août, dauphin déclaré du président, hors mandat, Joseph Kabila.
Les responsables d’Aprodec ont donc examiné tous les documents déposés par le candidat et sa suite, mais aussi les statuts des organes qui l’ont amenés à cette candidature. Une lecture juridique, uniquement basée sur des écrits et sans considération poitique; La conclusion des juristes d’Aprodec est sans appel : la candidature de Shadary Ramazani est irrecevable. C’est le sens du courrier que l’asbl a envoyé au président de la CENI, Corneille Nangaa.
Le courrier (à lire ci-dessous) constate que M. Shadary Ramazani a déposé, le 27 juillet sa candidature à la députation nationale dans la circonscription de Kambambara, dans le Maniema. Il est candidat sur la liste du PPRD.
Le 8 août, M. Shadary Ramazani est désigné comme son « dauphin » par le président Kabila qui n’exerce pas la présidence du PPRD.
Selon les nouveaux statuts du PPRD, datés du 22 janvier 2018, c’est au président du parti qu’il revient de convoquer et de présider le Congrès. Le texte prévoit aussi que le président doit présenter au Congrès le candidat président de la République. Dans le même article, il est aussi préu que le président du parti est désigné par le congrès.
Or, aucun congrès n’a jamais été organisé, il n’a donc jamais pu se choisir un président, ni désigner un candidat président de la République. Les juristes de l’Aprodec en tirent donc la conclusion, évidente, que la candidature de M. Shadary Ramazani n’est pas recevable « faute de qualité ». Et les juristes de l’asbl de citer les articles qui doivent contraindre la CENI à invalider cette candidature.
L’Aprodec a encore soulevé d’autres « indélicatesses » dans cette candidature du secrétaire général du PPRD. Notamment le fait que « Maître Néhémie Mwilanya Wilondja, directeur de cabinet de Kabila, a rempli (les photos sont nombreuses qui le démontrent), sans titre ni qualité, le formulaire de candidature de Shadary Ramazani, lequel ne disposait d’aucune lettre d’investiture émanent du Congrès (inexistant) du PPRD, ni la moindre preuve du paiement de la caution de 100.000 dollars délivrée par la DGRAD. L’Aprodec d’en conclure ici que cette candidature doit être invalidée pour faite de qualité et d’intérêt.
Enfin, cerise sur la gâteau, M. Shadary Ramazani a déposé sa candidature en tant qu’indépendant, alors que, dans le même temps, il est candidat du PPRD à la députation nationale sous l’étiquette du PPRD. Pour l’Aprodec, il s’agit là d’une fausse déclaration intentionnelle, qui entache la candidature de nullité ou d’irrecevabilité.
Forte de cette démonstration, l’asbl demande au président de la Ceni d’invalider la candidature de M. Emmanuel Shadary Ramazani.
La balle est dans le camp de la CEN Indépendante et de son président Corneille Nangaa.
La Libre Afrique/MCP