« Nous nous sommes employés à adresser une question écrite au Directeur général de la Société nationale d’électricité (SNEL) pour avoir des éclaircissements techniques sur notamment l’entretien de (ses) câbles et (son) attitude passive », signifie, à TOP CONGO FM, le député national Gaël Bussa, à propos de ce conducteur de phase haute tension de la SNEL tombé sur le marché de Matadi dans les premières heures de la matinée et a tué officiellement 26 personnes.
« Nous pensons que ce (drame) n’a nullement le caractère d’un événement imprévisible. Il aurait pu être éviter si la SNEL avait entretenu régulièrement ses équipements et requis la force publique pour déguerpir la population le long de ce lieu périlleux », commente l’auteur de cette initiative parlementaire.
« Nous pensons qu’après cette interpellation, cette question écrite, nous pourrions avoir des réponses claires et que les responsables (seront traduits ) en justice ».
Le député Eliezer Ntambwe, élu de la circonscription dont fait partie ce marché, charge pour sa part les pouvoirs publics et l’entreprise fournisseuse d’énergie.
« La SNEL sait que son matériel est dans un état défectueux, il fallait à tout prix que l’État qui est chargé de protéger la population et ses biens puisse empêcher qu’autant de morts arrivent ».
Il annonce que « nous prendrons, à notre niveau, des dispositions pour que chacun, les responsables de la SNEL et de l’Urbanisme et Habitat, réponde de ses (actes) devant la représentation nationale ».
Agitations et bruits après coup
« Des instructions claires ont été données et ces instructions n’ont pas été appliquées. Aujourd’hui, nous enregistrons des morts », fulmine, pour sa part, le député Auguy Kalonji, élu de Kinshasa/Tshangu, qui rappelle ainsi la demande formulée en début d’année par le président Tshisekedi de voir ce marché être délocalisé.
Maintenant, opine-t-il, « quelqu’un devrait payer parce qu’on ne peut être dans une République où on ne fait des bruits que lorsqu’il y a des morts mais on ne sait pas prévenir ».
Encore remonté Auguy Kalonji « prie le Premier ministre de prendre toutes les dispositions qui s’imposent. Nous, le Parlement, allons y veiller parce que nous nous rendons compte que les dispositions prises au Conseil des ministres ne sont pas appliquées par le gouvernement ».
Et de trancher : « c’est inacceptable, cette situation, cela doit changer ».
Responsabilités partagées
Maître Willy Wenga, avocat au barreau de Kinshasa/Gombe, lui, ajoute un troisième niveau de responsabilité au-delà de ceux déjà évoqués : « l’État Congolais est le premier responsable, la SNEL est responsable, les victimes sont elles-mêmes aussi responsables ».
Il se joint ainsi à la direction de cette entreprise qui se plaint que ledit marché se trouve dans un espace où aucune activité humaine ne devrait être menée.
Éric Lukoki
Top Congo