« Père, nos cœurs ont saigné 61 ans durant. Nous pleurions ta disparition sans avoir fait l’oraison funèbre. Père, comment es-tu mort ? On ne sait pas. Quand es-tu mort ? On ne sait pas. Où as-tu été assassiné ? On ne sait pas. Qui t’ont assassiné et pourquoi ? On cherche encore », affirme, versant une larme, Julianna Lumumba, fille du premier Premier ministre Congolais, assassiné le 17 janvier 1961 au Katanga, lors d’une cérémonie de la restitution de sa dépouille (une dent), à Bruxelles en Belgique.
« Tout ce que nous savons, ce que tu as été condamné par tes bourreaux à demeurer un défunt sans inhumation, un corps sans chair ni ossements, une âme en perpétuelle errance, un héros sans panthéon, sans l’ombre d’une tombe pour le repos éternel n’ayant qu’une date comme tombeau : le 17 janvier 1961 ».
Poursuivant son allocution, émue, elle lâche : « père, mes frères et moi, ainsi que nos enfants et tes arrières petits-enfants, avons cherché à trouver des mots pour te dire adieu 61 ans après. Mais, nous devons avouer qu’il n’y a rien qui puisse exprimer ce que nous ressentons aujourd’hui ».
Raison pour laquelle « nous ne pouvons que formuler ce vœu que de là où tu es, tu puisses, père, être fier de nous. Père, à présent, bon retour au pays ».
Juliana Lumumba remercie par la même occasion le Roi Philippe et le président de la République Félix Tshisekedi.
« Au peuple de l’Afrique et du monde, ouvrez-lui le sanctuaire de la paix. Nous souhaitons que soit mis à l’honneur l’essentiel de ce qu’il incarne : l’ardeur au travail et l’amour du travail bien fait, le sens de l’intérêt général dans la conduite des affaires de l’État ».
Patrice-Emery Lumumba « incarnait aussi le consensus, consensus de conviction. Il a fondé à Kinshasa le tout premier mouvement politique pluri-ethnique. Le plus bel hommage que nous pouvons lui rendre, ce ne sont pas d’incessants regrets. Mais de lutter contre les divisions fratricides ».
Barick Bwematelwa
Top Congo