L’Union européenne a décidé jeudi de proroger d’un an les sanctions prises en 2016 contre dix anciens cadres du régime Kabila (2001-2019), précisant qu’elle « pourrait en envisager d’autres si nécessaire », selon un communiqué du Conseil de l’UE. « Cette décision a été prise sur la base d’une évaluation de la situation dans le pays et des cas individuels », a précisé le Conseil.
Les dix personnes concernées, anciens dignitaires de l’armée, de la police, de l’administration ou du gouvernement, dont les noms ne sont pas mentionnés dans le communiqué, font « l’objet d’un gel des avoirs et d’une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’Union européenne », a-t-il rappelé.
En outre, « il est interdit aux personnes et entités de l’UE de mettre des fonds, directement ou indirectement, à la disposition des personnes inscrites sur la liste ».
Ces mesures avaient été prises en 2016, au départ à l’encontre de 16 personnes, « en réponse, en particulier, aux violations des droits de l’homme et à l’obstruction du processus électoral ». Elles ont été levées depuis pour quatre d’entre elles, et deux autres sont décédées.
Selon son communiqué, le Conseil de l’UE « estime que les mesures existantes restent valables compte tenu de la situation politique actuelle et qu’elles sont utiles pour lutter contre l’impunité et prévenir de nouvelles violations des droits de l’homme par des acteurs étatiques et non étatiques ».
L’UE se dit « préoccupée » en particulier par de récents rapports des Nations unies « qui mettent en évidence, dans l’espace public et sur les réseaux sociaux, une augmentation des discours et messages de haine appelant à la violence, à la discrimination et à l’hostilité, souvent dirigées contre des groupes ethniques ou des personnalités publiques ».
L’ONU en RDC s’inquiète régulièrement de ces « messages de haine » particulièrement exacerbés dans l’est du pays, en proie à la violence de groupes armés depuis plus de 25 ans, mais aussi dans d’autres provinces (Katanga, Maï-Ndombe) ou même à Kinshasa.
Le Conseil de l’UE dit qu’il « continuera de suivre de près la situation en RDC au cours des prochains mois, réexaminera les mesures restrictives en fonction de l’évolution de la situation et pourrait en envisager d’autres si nécessaire, y compris éventuellement en élargissant les motifs actuellement retenus pour imposer ces mesures ».
La libre Afrique