Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a appuyé, ce jeudi 13 septembre 2018, l’avertissement lancé la veille par le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères sur l’ingérence des pays étrangers dans le processus électoral en cours au pays. Mende rappelle le principe de « souveraineté » et affirme que la RDC va coopérer avec aucun pays, même pas à ses voisins en matière électorale.

“Le processus électoral est le coeur de la souveraineté d’un pays. On peut coopérer avec un autre pays sur toutes les matières sauf sur celle-là qui consiste au choix des dirigeants et des priorités d’un pays. Nous ne sommes pas une partie du Congo Brazzaville, de l’Angola, de l’Afrique du Sud. Il y a le principe de souveraineté de l’Etat. Deux Etats ne peuvent pas se rencontrer et parler de nous sans nous. Nous contesterons jusqu’au bout”, a dit à ACTUALITE.CD, Lambert Mende, également ministre de la Communication et des Médias.

Lors d’une rencontre cette semaine à Luanda, le diplomate belge, Didier Reynders, avec son homologue angolais, Manuel Augusto, ont appelé à des « élections crédibles ». Quelques jours plus tôt, Reynders et la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Lindiwe Sisulu avaient parlé du processus électoral en RDC.

Les élections sur fonds propres du gouvernement

Les autorités congolaises ont levé l’option de financer seules les élections prévues le 23 décembre de cette année.

“Nous avons appris ces doutes qui sont émis par certains milieux racistes en Belgique ou aux Etats-Unis. Nous avons les moyens, c’est pourquoi nous avons annoncé que nous sommes capables de renoncer à l’appui extérieur. Nous avons besoin de l’appui extérieur pour d’autres secteurs mais pas pour ce secteur de souveraineté qui sont les élections. Nous avons dit, pour pouvoir nous approprier le choix de notre pays et de nos dirigeants, nous finançons seuls les élections, ne laissons pas les étrangers venir nous dicter les noms des autorités qui doivent nous diriger », a enchaîné Mende.

« Nous avons sacrifié d’autres secteurs, s’ils veulent nous aider qu’ils viennent nous aider dans les secteurs de soins médicaux, l’enseignement, les infrastructures”, a-t-il ajouté.

L’opposition impose des conditions

Réunis mercredi à Bruxelles, six ténors de l’opposition congolaise (Antipas Mbusa Nyamwisi, Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Félix Tshisekedi et Adolphe Muzito) ont exigé, entre autres, l’apport financier de la communauté internationale comme préalable pour participer aux élections.

“(…)l’assistance de la communauté internationale, à savoir les Nations Unies, l’Union européenne, l’Union africaine, la SADC et la CIRGL sur le plan politique, financier et matériel pour organiser les élections inclusives dans la paix”, ont dit les leaders de l’opposition insistant également sur la participation des candidats « exclus ou invalidés ».

Mais, le ministre Mende qualifie de « menaces à la République » les préalables posés par les opposants.

« On ne menace pas la République. Nous avons reçu des menaces autrement plus grandes que celles-là (…) ce ne sont pas ces gaillards-là qui vont nous faire peur, nous sommes là pour assumer », a-t-il lancé aux opposants.

Patrick Maki

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