A six mois du début de la campagne électorale, Katumbi amorce la marche vers la conquête du pouvoir. L’opposant congolais, arrivé mercredi soir à Kinshasa, y a installé momentanément son quartier général. L’ex-gouverneur du Katanga va déployer ses biceps dans la capitale. Après la partie Est qu’il a visitée juste après son retour de l’exil, le leader d’Ensemble pour la République compte poursuivre son safari à l’ouest du pays, un terrain qu’il a déjà visiblement convaincu par sa notoriété, sa réputation, ses œuvres et ses relais locaux.

Son ambition est claire. Conquérir l’ouest du pays. Son arrivée à Kinshasa est un message. Katumbi passe à la vitesse supérieure. Des actions de terrain seront menées pour réchauffer la base de son parti mais aussi convaincre de nouveaux adhérents. Une simple annonce de sa présence à Kin a enflammé les réseaux sociaux. Preuve de l’envergure que le boss du TPM a pris. Déjà qu’il porte le costume du véritable challenger de Félix Tshisekedi en décembre 2023. Si en 2018, sa candidature avait été recalée suite à l’exil forcé, lui imposé par le régime Kabila (épisode auquel il a déjà tourné la page), le scrutin de décembre 2023 paraît comme un défi à relever pour lui.

13 mai, il sera dans la rue

Aux côtés de Martin Fayulu, Matata Ponyo, Franck Diongo et Delly Sesanga, Moïse Katumbi sera dans la rue. “Sa présence va changer la donne”, explique un militant de Lamuka. Puissant, populaire et chouchouté par la population, Katumbi drainera un monde fou le 13 mai. Le plus important pour lui, rappelle un de ses bras droits, c’est de faire passer les principales revendications de l’opposition pour garantir un processus électoral transparent. D’abord, les signataires de Lubumbashi ne désarment pas. Ils dénoncent un fichier électoral corrompu. Rien de garantissant pour la crédibilité et la transparence des scrutins. Katumbi insiste également sur l’indépendance de la commission électorale dont le président est accusé d’être le pur pion du pouvoir. De même que la Cour constitutionnelle qui, à ses yeux, semble être contrôlée également par le régime.

Prise entre deux feux (CENI et Cour constitutionnelle), l’opposition crie déjà à la tricherie et charge le régime d’avoir mis en place des institutions entièrement acquises à la cause de Fatshi. Voilà le sens du plaidoyer qui sera mené à travers la marche du 13 par l’opposition.

Poursuite du safari

Katumbi ne fait rien au hasard. Il sait choisir le bon moment pour rebondir. Là, il descend désormais dans l’arène. Trois destinations s’offrent à lui. Le Kongo central, le grand Bandundu et le grand Équateur. Le leader d’Ensemble va sillonner village après village pour écouter, échanger et convaincre ses potentiels électeurs à adhérer à sa vision. Sa renommée va le précéder partout. Par-ci et par-là, il a financé la construction et la réhabilitation des centres de santé et des écoles. Les ouvrages sont pour la plupart fonctionnels. Une indication que le côté cœur du candidat à la présidentielle de décembre 2023 reste son point fort. Il soulage de nombreux malades et aide des milliers de parents à assurer la scolarité de leurs enfants. Un acte à encourager de lors qu’il s’agit d’un privé qui s’investit dans un secteur où l’État semble abandonner ses responsabilités.

Étendre les tentacules d’Ensemble dans la partie ouest

Ensemble a déjà une bonne base à Kinshasa. Dans les autres provinces de l’Ouest, il faudra consolider les acquis. Le leader du parti va rencontrer ses militants du Kongo central, du grand Bandundu ainsi que ceux du grand Équateur pour partager avec eux sa vision, son idéologie et les objectifs du parti. Des séances de réarmement moral sont prévues. Les élections sont généralement un moment de tensions. MK sait qu’il faut avoir des nerfs solides pour tenir le coup. Face à un pouvoir intolérant qui utilise la violence de manière disproportionnée, les militants d’Ensemble ne doivent pas se laisser faire, a prévenu un de ses fidèles lieutenants. Ils sont appelés à s’imposer et à imposer sur le terrain leurs candidats à la présidentielle, aux législatives nationales et provinciales. L’opération porte-à-porte que mènent les militants d’Ensemble va se poursuivre jusqu’en décembre. Objectif, gagner les élections à tous les niveaux.

Landry Amisi
Ouragan

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