Dans une ambiance politique annoncée comme celle de « l’unité nationale », la non-participation du camp Fayulu au nouveau gouvernement Suminwa II, dévoilé dans la nuit du 8 août 2025, fait l’effet d’une douche froide sur les espoirs de consensus élargi autour du régime Tshisekedi.
« Nous avons dit non », tranche sèchement un communiqué du camp Martin Fayulu, leader de la coalition LAMUKA, qui rejette toute participation à ce qu’il qualifie de « gouvernement de façade », conçu pour diviser l’opposition et légitimer un pouvoir issu de la fraude.
Une rupture assumée avec la logique d’union nationale
Alors que plusieurs figures issues de différents bords politiques ont intégré ce que le président Félix Tshisekedi présente comme un gouvernement d’ouverture, Martin Fayulu et ses proches ont décliné l’invitation, dénonçant un « simulacre d’unité ».
« Ce gouvernement est une opération cosmétique pour maquiller un régime illégitime. Nous ne participerons pas à cette mascarade », a déclaré un cadre de LAMUKA.
Le message est clair : Fayulu refuse toute compromission, même dans un contexte de recomposition politique.
Un isolement stratégique ou calcul maîtrisé ?
L’absence de Fayulu dans ce gouvernement peut apparaître comme un pari risqué, alors que plusieurs opposants ont choisi de “jouer de l’intérieur” pour influer sur les décisions de l’État.
Mais pour ses partisans, ce choix est un acte de cohérence, en lien avec sa position constante depuis les élections contestées de 2018 : refuser tout pacte avec un pouvoir qu’il considère usurpé.
Une nouvelle fracture dans le paysage politique
Ce retrait accentue les lignes de fracture entre une opposition participative — représentée par certains anciens opposants devenus ministres — et une opposition radicale incarnée par Fayulu.
Cette posture pourrait cependant renforcer son image auprès d’une frange de la population en quête de figures politiques intransigeantes et fidèles à leurs convictions.
Conclusion : le camp Fayulu maintient la ligne dure
Dans une République démocratique du Congo où l’équilibre politique repose sur des coalitions mouvantes, la décision de Martin Fayulu de rester en marge du pouvoir pourrait être lue comme un acte d’isolement… ou d’anticipation stratégique.
Mais une chose est sûre : l’opposition radicale n’a pas dit son dernier mot, et le gouvernement Suminwa II devra désormais composer sans la voix de Fayulu — mais pas sans son ombre.














