Le directeur de cabinet ad interim du président Félix Tshisekedi a condamné en son nom les violences de mercredi autour du Palais du Peuple, à Kinshasa, lors desquelles des manifestants, largement pro-UDPS, ont attaqué des députés, leurs véhicules et des habitations. Les protestataires reprochent aux députés, qui appartiennent majoritairement à la coalition kabiliste FCC, en vertu de l’accord de partage du pouvoir entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, d’être prêts à adopter des propositions de loi kabilistes visant à accroître le contrôle de ceux-ci sur l’appareil judiciaire.

Le porte-parole du chef de l’Etat a condamné les violences « avec véhémence », tout en « respectant le droit constitutionnel de manifester ».

Le PPRD, le parti de Joseph Kabila, venait de protester, de son côté, « avec indignation », contre ces violences, tout en appuyant les réformes de la justice proposées par les siens. Dans son communiqué, le parti kabiliste avait toutefois averti, au sujet de la coalition FCC/CACH (UDPS de Tshisekedi et UNC de Vital Kamerhe, qui vient d’être condamné à 20 ans de prison pour détournement de fonds publics) au pouvoir que « si le partenaire en coalition ne veut plus de celle-ci, en ce qui nous concene et pour la paix, nous allons tirer les conséquences constitutionnelles qui s’imposent, c’est-à-dire aller tout droit et sans hésitation à la cohabitation ».

Derrière cette phrase anodine se cache la participation de l’UDPS au pouvoir. En effet, tant que l’UDPS et l’UNC sont officiellement alliées des kabilistes, ces deux partis ont droit à 40% des postes ministériels et des directions d’entreprises d’Etat, avec les postes de cabinet qui y sont liés. L’UDPS peut en outre, grâce à « son » ministre de l’Intérieur, laisser un peu d’espace d’expression à la population – notamment le droit de manifester, inexistant pour l’opposition dans les dernières années Kabila – et imposer la gratuité de l’enseignement primaire et secondaire.

En revanche, en cas de « cohabitation », l’UDPS aurait droit au poste de chef de l’Etat et… c’est tout. La menace est donc sérieuse.

Rappelons que cette répartition des pouvoirs ne résulte pas des élections de décembre 2018, dont les résultats détaillés n’ont jamais été publiés, mais d’un accord entre le Président sortant, Joseph Kabila, et celui de ses rivaux qu’il avait choisi pour lui succéder, Félix Tshisekedi, appuyé par Vital Kamerhe.

La libre Afrique

1 COMMENTAIRE

  1. Parfait, la cohabitation ne fera pas empêcher le gouvernement à son obligationelle d’appliquer la politique du Président de la république qui, non seulement, peut révoquer ce même gouvernement, dissoudre le parlement et accuser Kabila à la Cour Pénal Internationale. Qui aura alors définitivement et raisonnablement peur de la fin de la coalition? Pas du tout Felix Tshisekedi, institution président de la république.

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