The Sentry, l’ONG américaine soutenue par l’acteur George Clooney, dévoile son nouveau rapport sur les élections en RDC et propose des pistes pour faire pression sur les principaux acteurs de ce processus. (Rapport à lire en dessous du texte).

Premier constat, The Sentry veut croire que des élections sont encore possibles en RDC le 23 décembre prochain. Mais derrière cet espoir, l’ONG dépeint un tableau particulièrement sombre qui permet de douter de la bonne tenue du scrutin à venir.

The Sentry se base aussi bien sur des révélations de la presse que sur des documents que les chercheurs de l’ONG ont pu consulter et parle « de faits alarmants relatifs au processus électoral ». On peut ainsi citer, et la liste n’est pas exhaustive, des « allégations de corruption dans l’attribution de contrats liés aux inscriptions sur les listes électorales ». Il évoque encore un « manque de transparence dans la gestion financière de la Ceni »… Des éléments qui font dire aux rédacteurs du rapport qu’ils doutent « de la crédibilité du processus électoral ».

Nangaa et Okitundu en accusation

The Sentry pointe du doigt les relations tissées entre la société de « sécurité numérique » Gemalto et le ministre des Affaires étrangères Léonard She Okitundu bien avant la passation du marché. Il parle de la corruption qui touche les fonctionnaires de la Ceni, du processus électoral marqué par un manque de transparence, des transactions suspectes sur des comptes bancaires liés à la Ceni et cite nominément Corneille Nangaa, le président de cette Ceni, qui refuse, notamment, de partager des informations avec la Monusco, ce qui plombe tout le travail de cette structure vis-à-vis de son soutien au processus électoral.
Une énumération qui se conclut par un constat sans appel sur les sérieux « doutes à avoir par rapport à l’intégrité du processus électoral ».

Il faut des sanctions financières contre Kabila

Après cette série de constats peu encourageants, The Sentry propose une série de recommandations qui doivent mettre la pression sur le pouvoir du président hors mandat Joseph Kabila. Et l’ONG est une adepte de la pression qui tape dans le portefeuille. Des sanctions qui ne doivent pas se contenter d’obtenir des élections sans Kabila mais qui doivent aider à la tenue d’élections réellement démocratiques et crédibles.

Elle propose donc aux Etats-Unis, à l’Union européenne et à l’Onu de prendre des sanctions financières contre Joseph Kabila et contre son réseau (ses conseillers financiers de haut rang, les membres de sa famille et les facilitateurs commerciaux).

The Sentry invite les USA, l’UE, l’Union africaine et la Sadec à mettre en place une stratégie diplomatique coordonnée pour pousser Joseph Kabila à organiser une transition démocratique crédible tout en travaillant pour lui offrir une porte de sortie.

La liste des recommandations est longue et concerne la plupart des acteurs multilatéraux présents dans ce dossier.

The Sentry, qui est notamment l’auteur d’un rapport sur les liens entre le clan Kabila et le financement du terrorisme international, n’est pas à son premier appel à plus de sanctions financières contre Kabila, sa famille et ses principaux collaborateurs. Elle érige aujourd’hui ce mode de sanctions comme rempart face aux dérives d’un clan qui veut s’accrocher au pouvoir, tout en donnant l’impression d’avoir accepté le jeu démocratique.

La libre Afrique

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