Georges Kapiamba, président de l’ONG Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) trouve « juste » le retrait de Lambert Mende et Roger Kibelisa de la liste des personnalités congolaises sanctionnées par l’Union Européenne.
C’est ce lundi 9 décembre que l’UE a annoncé la levée des restrictions contre ces deux personnalités. Pour M. Kapiamba, Mende et Kibelisa ne constituent plus d’obstacles au processus démocratique au pays et se sont engagés à œuvrer pour la protection des droits de l’homme.
« Oui ils [Mende et Kibelisa] le méritent parce que nous avons constaté que depuis plusieurs mois, Lambert Mende ainsi que Roger Kibelisa ont adopté une attitude qui garantit. Ils se sont engagés finalement à travailler pour se conformer aux exigences de protection des droits de l’homme et qu’ils ne s’érigent plus en obstacles par rapport au processus de démocratisation en RDC », a-t-il réagi à ACTUALITE.CD.
Même si Lambert Mende, ancien ministre de la communication et des médias n’est plus membre de l’actuel gouvernement, Georges Kapiamba revient tout de même sur les entraves posées par le concerné jusqu’à mériter les sanctions.
« Si Mende a mérité ces restrictions, c’est de par son discours qui incitait énormément les citoyens à s’attaquer contre les acteurs de la société civile. C’est Mende qui s’était distingué par la fermeture systématique des médias, il n’a pas hésité à interdire l’apparition des plusieurs journaux et donc son action a été totalement dangereuse pour le processus électoral mais aussi pour la consolidation d’un Etat de droit en RDC. Maintenant depuis un temps on l’a vu adopter une attitude plus conséquente, nous espérons qu’il va continuer ainsi », a rappelé M. Kapiamba.
Jusqu’au jour de l’annonce du retrait de son nom sur la liste des sanctionnés, Lambert Mende a dénoncé des restrictions illégales de l’UE qui n’ont pas respecté ses droits et libertés fondamentaux.
« J’étais étonné d’entendre Mende clamer tout haut qu’on a violé ses droits de défense puisque lui était en train de les dénier aux autres concitoyens principalement aux membres de l’opposition, de la société civile qui faisaient l’objet de répression systématique avec l’instrumentalisation de la justice par les services de sécurité. Donc aujourd’hui il a compris que tous nous devons plus travailler pour la promotion et la protection de tous notamment les droits de la défense. Mais pour ça il sait que leur avocat est intervenu, je l’ai suivi dans les médias, il a dit qu’ils ont déjà entamé des procédures de contestation devant le Conseil européen et ils vont même aller saisir la Cour européenne de justice à Luxembourg, voilà au moins lui a la chance d’avoir des mécanismes devant lesquels il peut aller contester les décisions européennes, ce qu’il déniait totalement aux citoyens congolais à l’époque », a relativisé le président de l’ACAJ.
Actuel assistant du conseiller spécial de Félix Tshsiekedi en matière de sécurité François Beya, Roger Kibelisa, alors chef du département de la sécurité intérieure de l’agence nationale de renseignements (ANR), a participé à la campagne d’intimidation menée par des fonctionnaires de l’ANR contre des membres de l’opposition, y compris des arrestations et des détentions arbitraires. Roger Kibelisa a donc porté atteinte à l’Etat de droit et a fait obstacle à une sortie de crise consensuelle et pacifique en vue de la tenue des élections en RDC, avait expliqué l’UE.
Patrick Maki
Actualite.cd