En marge des obsèques d’Etienne Tshisekedi, les présidents rd congolais, angolais et rwandais se sont réunis. En diplomatie, la moindre fenêtre d’opportunité est à saisir. Les trois Raïs l’ont fait. Pour la bonne cause.

En l’espèce, la paix. Du moins, à en juger par le communiqué final. Qui trouverait à y redire eu égard au long, – très long même- cortège de malheurs que charrie l’insécurité dans la partie orientale de la RDC ? Qui s’en formaliserait au regard du martyr qu’endurent cycliquement les rd congolais que les autorités angolaises expulsent à tort ou à raison de leur pays? Bref, les Congolais ont toutes les raisons du monde de voir les relations avec certains de leurs voisins s’améliorer.

Seulement voilà, la diplomatie n’est pas un dîner de gala. Même si celui-ci peut faciliter celle-là. Les relations entre États sont tout, sauf un réceptacle d’états d’âmes, encore moins un espace de bons sentiments.

Les États n’ont pas d’amis, mais des intérêts, disait Charles de Gaulle. Par rapport au Rwanda plus particulièrement, il ne suffit pas de s’arrêter aux salamalecs d’usage ni aux discours stéréotypés de circonstance. Pas même de se contenter d’applaudissements nourris qu’a récoltés le président Kagame au Stade des Martyrs.

Ces ovations peuvent être de bon augure en ce qu’elles peuvent baliser la voie pour la normalisation des relations avec le Rwanda officiel. Il n’en demeure pas moins que le fond du problème réside dans la définition d’une vraie stratégie diplomatico-sécuritaire à même de défendre nos intérêts nationaux.

Le pouvoir rwandais a déjà fini d’articuler sa politique rd congolaise depuis des lustres. Aux Affaires étrangères à Kigali, il y a même un desk RDC. Normal. Voire naturel. La politique de chaque pays étant dans sa géographie, écrivait Napoléon. Il est donc aussi urgent qu’impérieux que Kinshasa jette aux orties la conception angélique des relations entre Etats au profit d’une diplomatie qui réponde à la sacro-sainte loi de l’intérêt. En un mot comme en mille, par rapport aux pays frères, aux pays amis et plus généralement aux partenaires extérieurs, la RDC devrait disposer d’un agenda qui lui sert de balise.

José NAWEJ
Forum des As

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