Il était prêt à tous les excès pour protéger le strapontin ministériel qu’il occupait dans le gouvernement Ilunga Ilunkamba.

Le voilà aujourd’hui pour plaire au régime Tshisekedi qu’il a combattu des années durant, a finalement déposé une pétition à l’Assemblée nationale pour demander la programmation d’un débat sur la Constitution, insistant sur le passage d’un mandat présidentiel de 5 à 7 ans et l’instauration d’un régime présidentiel. Bref, l’ancien kabiliste plaide ouvertement pour le changement de la Constitution. Un pétard mouillé, se moque un opposant, pour un génie en transhumance politique.

Mais la honte est devenue la seconde nature de cet ancien syndicaliste. Il vous souviendra que dans des réunions stratégiques du FCC de l’époque tenues avec les responsables des ligues des jeunes dans l’enceinte de PROCOKI à Gombe, c’est lui Mbikayi et son compère Ngoy Kasanji qui s’occupaient de remonter le moral des gros bras… .Même lorsque le vent commençait à tourner en faveur de Tshisekedi à la création de l’Union sacrée de la nation, Mbikayi continuait à faire preuve de loyauté à l’autorité morale du FCC jusqu’à ce qu’il a réalisé que la plateforme politique de Kabila était réduite à ronger son frein dans l’opposition.

Comme à son habitude, lorsque la table est dégarnie, l’ancien ADT révoqué de l’ex-Onatra pour détournement, qui ne s’y connait pas en ascèse, a rapidement trouvé un autre moyen de rejoindre la mangeoire. Tel Saul de Tarse, l’ancien bourreau des chrétiens devenu apôtre Paul lorsqu’il s’est lui-même converti au christianisme, Mbikayi va multiplier des initiatives pour montrer qu’il est plus tshisekediste que tous ceux qui l’avaient précédé dans l’Union sacrée.

Devenu l’enquiquineur en chef de l’opposition FCC+LAMUKA sur les réseaux sociaux, le chef du PT dégaine sa première salve d’intégrisme politique en créant le Front patriotique 2023. Objectif affiché : faire de Félix Tshisekedi l’unique candidat de l’Union sacrée à la prochaine présidentielle.

Mais cette première campagne ne lui rapporte rien en terme de “reconnaissance” du régime. Car Steve Mbikayi, à défaut d’être rétribué par Bahati Lukwebo à qui il avait antérieurement fait des misères au sein du regroupement politique AFDC-A, entend occuper un poste lucratif en échange de 4 sièges de députés nationaux qu’il revendique à cor et à cri.

Pour mieux se faire entendre, l’ancien ministre de l’ESU vient de passer à la vitesse supérieure. Il serait désormais le plus fervent fanatique de Félix Tshisekedi qu’il rêve de maintenir au pouvoir au delà des délais, trop courts à son goût, fixés par la Constitution du 18 février 2006. De 5 ans, Steve Mbikayi propose à Tshisekedi 7 ans de bail, quitte à faire du prochain septennat de Fatshi le premier mandat de la prochaine Constitution qu’il appelle de tous ses vœux, et donc, lui ouvrir le chemin comme à Alassane Wattara ou Alpha Condé pour un troisième mandat en douce. Au total, ce sont 19 annuités de règne que Steve Mbikayi veut servir sur un plateau doré à un président de la République qui a fait de l’état de droit son cheval de bataille.

À l’analyse, Mbikayi est le premier à être conscient de la perfidie de sa démarche. Pousser Tshisekedi à transgresser les tabous constitutionnels par un référendum, alors même que les moyens manquent pour l’organisation d’autres élections, est une chimère. Qu’importe ! Pour le promoteur très “cartésien“ du changement de la Constitution, il s’agit avant tout d’une expression de son “fatshisme” dans l’unique but de pourvoir à son quota de 4 députés au sein de l’Union sacrée, pourquoi pas assorti d’un bonus.

Il faut espérer que les décideurs à tous les niveaux aient suffisamment de jugeote pour ne pas suivre cette pantalonnade de mauvais goût d’un assoiffé du pouvoir pour le pouvoir. Félix Tshisekedi a tout à perdre et rien à gagner dans le fromage que lui brandit le corbeau Mbikayi.

Kokolo Jean
Ouragan

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