Dans une lettre adressée à la Cour Pénale Internationale (CPI), Herman Cohen appelle à la libération de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, pour “assumer son leadership politique en cette période de crise dans la République Démocratique du Congo.”

Alors que la chambre d’appel de CPI est sur le point de rendre son verdict sur l’affaire Jean-Pierre Bemba, président du parti de l’opposition MLC (Mouvement de Libération du Congo), Herman Cohen, ancien sous-secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines, appelle simplement cette dernière à libérer l’ancien vice-président congolais.

“Je crois que les poursuites de M. Bemba pour des crimes commis en République centrafricaine étaient légitimes et que le verdict de culpabilité était correct. Néanmoins, je crois que le résultat de son appel de la sentence le 8 juin 2018 devrait aboutir à une décision de considérer sa peine complète avec le temps déjà servi, et qu’il devrait être libéré pour assumer son leadership politique en cette période de crise dans la République Démocratique du Congo. Son leadership est grandement nécessaire en cette période de tensions politiques et de violence régionale“, dit-il dans cette lettre datant du 25 mai 2018, traduite de l’anglais par Politico.

M. Cohen reconnaît toutefois la culpabilité de Jean-Pierre Bemba dans l’intervention de ses troupes en Centrafrique à l’époque, mais estime “qu’il n’y avait aucune preuve que lui-même se soit livré à de telles atrocités, ni qu’il ait ordonné à ses troupes de commettre de telles atrocités.” “Je crois que le temps qu’il a déjà passé en prison est suffisant punition pour son crime spécifique de négligence en commandant unités militaires au combat.”

L’ancien diplomate américain pense par ailleurs que Jean-Pierre Bemba est le leader politique reconnu de la région du Nord-Ouest, à travers son parti politique MLC. “Sa présence aiderait les dirigeants politiques à diriger leur pays à travers une période très difficile au cours de laquelle le gouvernement congolais prévoit clairement d’organiser une élection frauduleuse“, dit-il en anglais, avant d’ajouter: “Je demande à la Cour d’examiner mes arguments et de décider que M. Bemba a été suffisamment puni pour avoir purgé une peine d’emprisonnement.”

Emprisonné depuis plus de 10 ans à la Haye, Bemba a été reconnu coupable de deux chefs de crimes contre l’humanité (meurtre et viol) et de trois chefs de crimes de guerre (meurtre, viol et pillage). Ces crimes auraient été commis lors de l’opération menée en République centrafricaine du 26 octobre 2002 ou vers cette date jusqu’au 15 mars 2003 par un contingent du Mouvement de Libération du Congo (MLC). Il a été condamné en première instance à une peine de 18 ans de prison.

politico

LAISSER UNE RÉPONSE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici