La chambre haute du Parlement, sous la conduite du professeur Modeste Bahati, est préoccupée par le retour de la paix dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Au cours de la plénière tenue le week-end dernier, elle a prorogé pour la dixième fois l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Cette option a été levée, une fois de plus, dans le but de permettre aux forces armées qui sont au front, depuis quelques mois, de poursuivre les opérations de traque et de neutralisation des groupes armés encore actifs dans cette partie du pays, jusqu’à l’instauration de la paix durable. C’est le 1er vice-président du Sénat, Eddy Mundela Kanku, qui a présidé cette plénière en visioconférence, en l’absence de son titulaire, empêché pour des raisons d’Etat.

Il faut noter qu’avant le vote, le Sénat a procédé à l’évaluation cet « état de siège » en auditionnant quelques membres du gouvernement concernés, tels que le ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, la ministre de la Justice et Garde des Sceaux, le ministre de la Défense Nationale et Anciens combattants, ainsi que le ministre des Finances. Le ministre de l’Intérieur s’était fait accompagner des deux gouverneurs militaires et celui de la Défense avait dans sa suite le chef d’état-major général des FARDC et quelques collaborateurs.

Ces membres de l’exécutif avaient défilé le 2 octobre dernier devant les sénateurs lors d’une plénière à huis clos. Il était question de répondre, chacun en ce qui le concerne, aux préoccupations des élus des élus sur l’évolution de cette situation exceptionnelle dans ces deux provinces du pays.

Après avoir suivi chaque membre du gouvernement, les sénateurs avaient formulé des recommandations à l’exécutif national pour la réussite de cette opération de grande envergure, qui devra aboutir au rétablissement total de la paix dans la partie Est du pays.

Le président du Sénat, qui avait ainsi salué la pertinence de cet exercice, avait souligné que cette évaluation devra demeurer permanente à travers la commission Défense et Sécurité de son institution : « Nos échanges avec les membres du gouvernement ont été fructueux. J’exhorte les membres du gouvernement à prendre en compte les suggestions pertinentes des sénateurs. Nous devons continuer à nous écouter, à écouter les populations meurtries, à nous faire confiance et à échanger sans complaisance en regardant tous dans une même direction, à savoir, celle de la victoire des forces armées en vue du rétablissement de la paix durable dans l’est de notre pays. Ces échanges se poursuivront jusqu’à la fin de l’état de siège », avait indiqué Modeste Bahati.

« L’Etat de siège n’a pas un temps limité »

Concernant la durée de l’état de siège dans la partie Est du pays, le président de la République, Felix Tshisekedi, avait fait noter que celui-ci n’a pas un temps limité et qu’il sera chaque fois prorogé si les résultats escomptés ne sont pas atteints.

Des dizaines de groupes armés de taille variable sont encore actifs dans l’est de la RDC. On n’en compte jusqu’à 122, d’après un groupe d’experts. Les ADF, à l’origine des rebelles musulmans ougandais, sont de loin les plus dangereux. Ils sont accusés du massacre de plus de 1.000 civils, depuis novembre 2019, à travers le seul territoire de Beni. Riches en minerais, à la frontière de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi, les deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont basculé dans la violence lors des deux dernières guerres du Congo (1996-97, 1998-2003), sans retrouver une vraie stabilité depuis. Plus au nord, la province de l’Ituri a de nouveau basculé dans la violence fin 2017 après une accalmie d’une quinzaine d’années.

Le président Tshisekedi avait prévenu qu’il préparait des « mesures radicales » face à l’insécurité dans l’est du pays, jusqu’à l’éradication dans la région de Beni (Nord-Kivu) des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé à tendance islamiste, au discours islamiste et aux méthodes islamistes.

Perside Diawaku
Le Phare

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