Des nuages continuent à planer sur la normalisation de la situation à l’Université de Kinshasa. Aux appels des uns à une reprise des cours ce lundi 24 février se heurte la position radicale des membres de l’APUKIN qui ne jurent que par « la satisfaction totale » de leurs revendications. Dos au mur, le gouvernement ne s’était pas encore exprimé à l’heure où nous mettions sous presse.

La reprise des activités académiques annoncée pour ce lundi 24 février n’a pas eu lieu. Du moins dans son aspect lié exclusivement aux enseignements. Tôt le matin de lundi, des étudiants sont montés sur le campus par petits groupes. Plus par curiosité que pour la reprise effective des cours. Sans e faire d’illusion, ils avaient tous à l’esprit la déclaration tonitruante faite le 22 février par les professeurs membres de l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (APUKIN), dont l’Assemblée générale réunie le même samedi avait décidé de poursuivre la grève.

Dans leur communiqué, les membres de l’APUKIN déclarent n’avoir remarqué aucune avancée concernant les négociations avec le gouvernement de la République, contrairement au contenu de leur communiqué du 14 février 2020. Ils vont jusqu’à s’offusquer de l’indisponibilité du Premier ministre à recevoir le Comité exécutif.

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Ils dénoncent « l’absence de volonté politique de la part du gouvernement qui, en dépit des instructions de Son Excellence Monsieur le Président de la République, n’a toujours pas donné suite aux revendications des professeurs de l’université de Kinshasa ».

Revendications en cascade

Il y a lieu de rappeler que l’APUKIN campe sur ses positions et n’entend pas transiger sur ses principales revendications que sont : l’application du statut du personnel de l’Enseignement supérieur et universitaire. En clair, il s’agirait de l’application d’une disposition de la loi-cadre qui stipule que les autorités académiques soient élues par leurs pairs, contrairement aux nominations qui revêtent souvent un caractère politique. Vient ensuite le paiement des manques à gagner de l’année académique 2018-2019, et remboursement du «trop perçu » sur les véhicules, ainsi que la restauration du pouvoir d’achat des professeurs «conformément aux acquis obtenus antérieurement».

La prise de position radicale de l’APUKIN d’un arrêt de travail illimité fait en réalité suite à la décision du Collectif des syndicats, associations et personnalités de l’ESU, prise lors de sa deuxième assemblée ordinaire du 11 février à Kinshasa. Dans leur communiqué final, ils accusaient le gouvernement de ne pas tenir compte de leurs doléances du 31 janvier. Il a été décidé par la même occasion l’arrêt de tous les travaux sur le site universitaire, parallèlement au début d’un conflit de travail.

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La crainte ambiante est celle de voir l’UNIKIN déboucher sur une année blanche. Une éventualité qui ne semble émouvoir outre mesure certains professeurs. L’un d’eux, s’exprimant sur les ondes d’une radio locale déclarait la semaine dernière : « Qu’elle soit verte, rouge ou jaune, nous n’en avons cure. De toute façon, ce ne serait pas la première fois (…) Cette fois-ci, nous sommes déterminés à rompre définitivement avec la pratique qui fait des étudiants nos patrons. Le gouvernement doit pleinement assumer son rôle d’employeur du professeur et du personnel administratif de l’Enseignement supérieur et universitaire».

La Pros.

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