2022 est résolument l’année de toutes les manœuvres. L’année de toutes les combines pour un positionnement financier avant les joutes électorales de l’année prochaine.

Dans cette saga politique, les amitiés se fracturent, les alliances se défont et même des familles entières se disloquent pour le pouvoir. Si un parent du journaliste Pius Romain Rolland Ngoie n’est pas allé par le dos de la cuillère pour se désolidariser de son enfant accusé d’entretenir un esprit sévèrement critique vis-à-vis de son « frère » Félix Tshisekedi, plusieurs leaders politiques du moment ont choisi de by-passer le peuple dans leur choix électoral de 2023.

Soutiens artificiels au candidat Fatshi

Très tôt en 2020 ce, après avoir été éjecté du gouvernement avec la chute du Premier Ministre Ilunga Ilunkamba, dans l’imbroglio de ses polémiques infructueuses avec le président du Sénat (son ancien allié), le ministre honoraire, Steve Mbikayi Mabuluki sauta sur la crise de mutation sur fond de dissolution de la coalition FCC-CACH pour se lancer dans une stratégie flatteuse de rapprochement stratégique avec le pouvoir. Il lança avec pompe la grande campagne « Front Patriotique 2023 » destinée à canaliser les appuis politiques en soutien à la candidature de Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle de 2023.

Au départ, l’objectif recherché était de se positionner personnellement en vue d’une probable reconduction au gouvernement sous l’ère Union sacrée. Malheureusement Modeste Bahati Lukwebo, gros poisson ciblé à son temps par Félix Tshisekedi pour meubler l’édifice Union sacrée pèsera de tout son poids pour éloigner Mbikayi du cercle d’éligibilité comme membre du gouvernement. Bahati, l’informateur constitutionnel loupera de quelques gouttes une nomination magistrale à la Primature, lui dont les listes des candidats ministres et candidats membres de cabinet de la Primature étaient quasiment déjà prêtes à l’impression.

Ce raté désagréable n’arrêtera pas l’audacieux Steve Mbikayi qui actionnera cette-fois la fibre ethnique pour se tailler une posture politique d’éphémère stabilité dans les couloirs du pouvoir. Sa tournée de mobilisation en faveur du candidat déclaré Félix Tshisekedi dans l’espace grand Kasaï lui vaudra une grande attention du régime qui l’estimait d’un kabilisme outrancier.

Son Tshisekedisme à haute voix lui vaudra l’ouverture de quelques portes du pouvoir et des bureaux présidentiels. Une percée vue d’un mauvais oeil par l’axe Bahati. Ce dernier précipita des assises de consécration de Félix Tshisekedi comme candidat de l’AFDC-A (regroupement politique) à la présidentielle de 2023.

Contrairement à Steve Mbikayi qui avait pris la peine de sillonner quelques provinces du pays pour faire adhérer certains citoyens à l’ambitieux projet électoral autour de Fatshi, Modeste Bahati Lukwebo n’a eu le quitus ni du peuple sud-kivutien, ni des cadres et notables de son Sud-Kivu natal pour le choix politique opéré par lui.
Puis, ce fut le tour de la CRD (Convention pour la République et la Démocratie) de Christophe Mboso Nkodia Pwanga dont la base électorale du grand Bandundu n’a pas encore senti les effets significatifs de gestion transformatrice de leur vécu quotidien ; du BUREC (Bloc Uni pour la Renaissance et l’Emergence du Congo) de Julien Paluku Kahongya dont la base électorale de Lubero et Beni (Nord-Kivu) est toujours confrontée à l’insécurité et où la côte de popularité du chef de l’État ne cesse de baisser; ou encore du ministre Jean-Lucien Bussa Tongba dont la dernière tournée dans le Syd-Ubangi a nettement tracé une démarcation entre son propre électorat et l’adhésion supposée des habitants à la vision du chef de l’État.

Heureusement que le président de la République a en programme une tournée générale dans le grand Équateur très bientôt.

Comme Sharady, Fatshi n’est pas suffisamment consommé par les bases

Lambert Mende Omalanga qui revient fraîchement de Lodja, son fief électoral a encore bonne souvenance de la vidéo qui a fait le tour des réseaux médiatiques où sa propre base le désavouait devant sa propre résidence de fortune. Lodja avait parlé. Devant le président de la République, en plein meeting populaire, un citoyen avait réuni toutes ses libertés pour affirmer haut et fort qu’il ne voterait pas pour le président Tshisekedi en 2023. D’où la question de savoir qu’ont fait les leaders du Sankuru pour rassurer d’une solide candidature Fatshi à la présidentielle prochaine pour que la CCU (Convention des Congolais Unis) de Lambert Mende en Congrès occasionnel à Kinshasa, se targue de faire rampiler Tshisekedi en 2023 ? La question vaut son pesant d’or lorsqu’il est lisiblement établi qu’aucun acteur politique jeune ou vieux, ancien ou nouveaux adhérents, de gauche ou de droite, de l’Union sacrée où du FCC, ne veut rater les libéralités financières du pouvoir. Tous veulent flatter Fatshi pour accéder à la mangeoire sans contrepartie politique effective, c’est-à-dire, faire gagner Félix Tshisekedi.

L’UDPS dépassée par ses crises et ses torts laisse la maison à la merci des renards.

À suivre de très près l’évolution politique du pays, l’on semble faire le constat d’un abandon de l’édifice. Abandon des responsabilités stratégiques du pouvoir. Bien avant l’avènement du phénomène Kabund qui défraie la chronique ces dernières semaines, l’UDPS est plus citée dans le dérisoire. Pendant ce temps, des « caïmans » très rusés affûtent leurs armes et pondent des schémas de confiscation lente et douce de ce pouvoir chèrement acquis. Même le rassemblement de tous les leaders kasaiens ne suffira pas à elle seule à porter la charge d’une candidature si lourde pendant la campagne électorale de 2023.

Landry Amisi
Ouragan

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