« Tout ce qui brille n’est pas or ». Cette célèbre Maxime employée par Marcel Arland dans « Terre natale », telle que rééditée en 1938, s’applique à la lettre au chroniqueur vedette de l’émission « Bosolo na politik » et Directeur Général de la chaîne qui porte le même nom.
Israël Mutombo, parce que c’est de lui qu’il s’agit, est accusé de pactiser avec les services d’intelligence pour réduire au silence les journalistes considérés comme dérangeants par le pouvoir.
La révélation a été faite ce mercredi 1 er juin 2022 par le Rassemblement des journalistes pour l’émergence de la République Démocratique du Congo (RAJEC). Dans une déclaration lue à Kinshasa par un de ses membres, Edmond Izuba, cette structure qui regroupe des professionnels des médias a dénoncé ce qu’elle considère comme l’enlèvement et le transfert expéditif du journaliste Yves Buya à la prison centrale de Makala, par les agents des services de renseignements, en complicité avec Israël Mutombo.
Figure de proue de la diffamation dans la presse, ce dernier s’est étonnement transformé en donneur des leçons.
Comme par magie, ce prétendu journaliste, considéré comme brebie galeuse car n’ayant pas suivi de formation digne de ce nom en journalisme, crie à qui veut l’entendre qu’il est devenu le plus célèbre des chevaliers de la plume et du micro congolais.
Pour le RAJEC, il est en réalité un collaborateur des services des renseignements pour jeter les journalistes dans la gueule du loup.
Les journalistes membres de cette structure et tous ceux qui pensent qu’Yves Buya est victime d’une plainte fantaisiste pour ses opinions, s’insurgent contre son arrestation.
Ils fixent un ultimatum de 48 heures à l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) pour radier « l’intrus » Israël Mutombo de la corporation.
DÉCLARATION DU RAJEC SUR LA SITUATION PRÉOCCUPANTE DU JOURNALISTE YVES BUYA
Nous, Journalistes membres du RAJEC et sociétaires de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), avons appris avec consternation, l’enlèvement le vendredi 27 mai 2022 du Journaliste Yves BUYA, par les agents des services de renseignements en complicité avec le Journaliste Israël MUTOMBO.
Nous sommes étonnés que celui qui prétend être journaliste, pactise au grand jour avec les services d’intelligence pour pourrir la vie à un confrère dans le but de le nuire et de porter atteinte à sa vie.
Avec la dernière énergie, nous réprouvons cette grave dérive et vilaine pratique qu’utilise ce Monsieur pour jeter les journalistes dans la gueule du loup.
Nous considérons qu’en prétextant une plainte devant les juridictions de droit commun à charge de BUYA pour le faire cueillir par des agents des services de sécurité, sieur Israël MUTOMBO s’est comporté tel un loup qui rentre dans sa case pour en dévorer la confrérie. Plus grave, le donneur de leçon viole quotidiennement l’éthique et la déontologie, se comportant en intouchable, et se bombant le torse d’avoir des parapluies politiques puissants recrutés dans l’actuel pouvoir. Combien de fois a-t-il été convoqué pour ses dérives répétées, ses fautes professionnelles et la diffamation quotidienne à la commission de discipline ? L’affaire “Nyei” où il a dénigré une haute personnalité politique du pays est une preuve éloquente de la violation grave de l’éthique du désormais allié des bourreaux de la presse.
Par conséquent, nous nous insurgeons contre cette infiltration dans la corporation et exigeons au Comité directeur de l’UNPC de prendre, sous 48 heures à dater de ce jour, la décision portant radiation de cet intrus, qui n’a pas sa place parmi nous.
La jurisprudence en la matière existe pour ceux qui se sont égarés avant lui, en affichant ouvertement leur manque de solidarité. Joël Cadet Ndanga, le président honoraire de la Commission de Discipline de l’Union avait été suspendu pour six mois, détrôné de la tête de la commission avec perte de son mandat électif. Un autre cas similaire. Joseph Kazadi alias Jeff Kaleb pour avoir traîné Patrick Lokala en justice le faisant écrouer jusqu’à la prison centrale de Makala, avait écopé aussi de six mois de suspension avec retrait immédiat de la carte.
A défaut pour la commission de Discipline de le faire, nous prendrons nos responsabilités. Aux yeux du monde, nous allons conclure à une politique de deux poids, deux mesures, ce qui risque de tuer la profession. Nous attirons l’attention des juges de la commission de discipline sur la fermeté qu’ils doivent adopter pour décourager les brebis galeuses qui, au lieu de défendre les intérêts de la corporation, sont devenus des relais et espions au service du mal. Ainsi, nous exigeons que l’audience, le jour de la comparution de M. Mutombo soit publique pour permettre à la corporation déjà scandalisée de constater le manque de solidarité d’un prétendu confrère.
D’ailleurs, Yves Buya n’est qu’un premier cas. D’autres journalistes sont sur la liste rouge des prédateurs de la presse qui sont déterminés à bâillonner totalement la liberté de la presse. A haute voix, nous n’avons pas peur et nous n’aurions pas peur du tout, de dire la vérité, moins encore de donner la vraie information au peuple congolais. Retenez ! Que ni la peur, ni les arrestations, ne peuvent nous empêcher d’accomplir ce que nous considérons comme le plus important de nos devoirs professionnels et civiques à savoir la protection du droit à l’information ainsi que la liberté d’expression et d’opinion, fondement de notre Constitution.
Les signataires
Alternance