Le 8 juin 2018 à 16 heures , la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) tiendra une audience publique dans l’affaire Le Procureur c. Jean-Pierre Bemba Gombo, président du Mouvement de Liberation du Congo (MLC), au siège de la Cour à La Haye (Pays-Bas) afin de prononcer ses jugements concernant les appels à l’encontre du verdict et de la peine dans cette affaire. L’homme politique congolais, leader du Mouvement de Libération du Congo, peut-il espérer sortir des geôles de la CPI à La Haye ?

C’est en tout cas le vœu de M. Herman Cohen, un octogénaire bon pied, bon œil, qui est certainement un des diplomates américains qui a passé le plus de temps non seulement en RDC mais aussi dans toute l’Afrique centrale.

A tel point que l’ancien diplomate, qui fut aussi sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires africaines, n’a pas hésité à écrire au bureau du procureur de la CPI pour expliquer, dans le climat qui règne actuellement en RDC, les raisons de son engagement en faveur de la libération de Jean-Pierre Bemba.

Pour Herman Cohen, l’ex-candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2006 devait être condamné pour les faits qui sont reprochés à ses hommes, lors de leur intervention en République de Centrafrique, Mais aujourd’hui, après 10 ans de détention et alors qu’il a été condamné à 18 ans de prison pour crime de guerre et crime contre l’humanité, et à un an dans un dossier de subordination de témoins, Bemba devrait être libéré à l’occasion de son procès en appel le 8 juin 2018.

Une libération qui devrait permettre à Jean-Pierre Bemba de jouer un rôle politique dans son pays « dans une période de crise politique intense ».

Herman Cohen rappelle que le président du MLC a été condamné pour les atrocités perpétrées par ses troupes du MLC en République de Centrafrique, mais rappelle dans la foulée qu’il n’a jamais été prouvé qu’il était personnellement impliqué dans ces atrocités, ni même qu’il commandait ses troupes qui commettaient ces atrocités. Cohen parle de négligence dans le chef de Bemba et insiste sur le fait que les dix ans déjà passées derrière les barreaux sont à ses yeux suffisants.

La CPI enquête-t-elle sur la mort des experts des Nations Unies ?

Et le diplomate, qui n’a rien perdu de son approche toute… diplomatique, en profite pour rappeler que les actuelles autorités congolaises commettent elles aussi des atrocités et feint de demander à la CPI si elle enquête notamment, sur la mort de deux experts des Nations unies abattus dans le Kasaï en 2017.

Pour lui, Jean-Pierre Bemba, leader politique du nord-ouest de la RDC a un rôle évident à jouer dans cette période préélectorale avec un gouvernement en place qui, à son avis, entend tout faire pour « pourrir » les élections.

Il termine sa courte lettre en priant la Cour de bien vouloir prendre en compte ses arguments et d’accepter que Jean-Pierre Bemba est demeuré suffisamment longtemps derrière les barreaux.

Le retour du dossier Bemba au devant de la scène à moins de six mois de la tenue des élections en RDC, toujours annoncées pour le 23 décembre, rebattrait évidemment les cartes. L’homme n’a rien perdu de son aura dans l’ouest du pays et même si sa condamnation doit l’empêcher de se présenter à la magistrature suprême, sa seule libération en ferait une pièce maîtresse sur l’échiquier politique.

Rappel des faits

Le 21 mars 2016, Jean‑Pierre Bemba a été déclaré coupable au‑delà de tout doute raisonnable, en tant que chef militaire, de deux chefs de crimes contre l’humanité (meurtre et viol) et de trois chefs de crimes de guerre (meurtre, viol et pillage), commis en République centrafricaine entre octobre 2002 et mars 2003.

Le 21 juin 2016, la Chambre de première instance III l’avais condamné à 18 ans d’emprisonnement. Suite à ces décisions, le président du MLC avait interjeté appel du verdict et de la peine et le Procureur avait fait appel de la peine.

La Libre Afrique

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