Dans sa correspondance du 31 mai 2021, le ministre des finances Nicolas Kazadi Kadima Nzuji a instruit le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, d’annuler des cartes de crédit sur le compte général du trésor, tel que souhaité par l’inspecteur général des finances, chef de service, Jules Alingeti.

Ces cartes que détiennent plusieurs personnalités de l’ancien régime, indiquent certaines sources, étaient approvisionnées de 50 000 $US chaque mois.

Ces cartes sont désormais désactivées et les montants retournés au trésor public.

Mise au point de l’ancien ministre des finances, Sele Yalaghuli

Dans sa réaction, la cellule de communication du prédécesseur de Nicolas Kazadi au ministère des finances renseigne que les us et coutumes dans le monde entier assignent aux ministres des affaires étrangères et à celui des finances de piloter les relations extérieures dans le sens des intérêts du pays.

“Sont bénéficiaires de ces cartes, en ordre d’importance, le ministre des affaires étrangères, le ministre de la coopération, le ministre des finances et le Gouverneur de la BCC”, précise-t-on.

Les deux premiers, sur le plan politique et diplomatique et les deux seconds du point de vue des finances et économique.

Ainsi, “les personnalités qui occupent ces fonctions sont appelées à effectuer des réguliers et fréquents déplacements à l’étranger pour des missions officielles”, ajoute-t-on.

À cet effet, et pour parer au plus pressé, “des cartes prépayées avec des montants précis oscillant entre 20 et 40.000 USD mensuels leur sont données. Ces cartes sont prépayées par la BCC et ne sont pas liées au compte général du trésor, comme certains arguent. Elles sont acquises par la BCC en laissant des provisions auprès de Rawbank”.

Et d’ajouter, ” ces cartes leur permettent d’être plus agiles pour notamment payer des billets, hôtels et dîners avec les partenaires. Elles sont utilisées seulement à l’étranger, pas au pays”.

Chaque mois, explique cette cellule de communication, l’utilisation de ces cartes doit faire l’objet de justification avant qu’elles ne soient renflouées éventuellement.

“Ces pratiques sont d’actualité dans tous les pays du monde, et même auprès de certains organismes comme la Banque mondiale et le FMI. Au pays, c’est une tradition qui remonte à l’indépendance. Tous les ministres des affaires étrangères, des Finances et les gouverneurs de la banque centrale du Congo ont toujours bénéficié de ces cartes.
Tout récemment, depuis 2007, les ministres des affaires étrangères, des finances ainsi que tous les gouverneurs de la banque centrale en ont bénéficié. Plus récemment, sous le Premier ministre Ilunga Ilunkamba, les deux plus grands utilisateurs étaient madame la ministre des affaires étrangères et le ministre de la coopération, pour la simple raison qu’ils ont beaucoup voyagé pour le compte du pays”.

L’ancien ministre des finances, Sele Yalaghuli, indique-t-on, a eu recours à cette carte à deux reprises : lors de la mission au cours de laquelle il a accompagné le Chef de l’Etat à la Banque mondiale et au FMI à Washington et lors de la mission des assemblées annuelles de ces deux institutions de Bretton Woods, tenues en novembre 2019 toujours à Washington. “Sa carte est même restée avec un solde que la Rawbank a reversé à la BCC, surtout qu’il ne l’a utilisé qu’à deux reprises”.

De son côté, Aubin Minaku, cité parmi les détenteurs de cette carte, dit ne l’avoir jamais obtenue. Ni à l’époque où il était président de l’Assemblée nationale, ni après. Il condamne ce qu’il qualifie de ” dangereuse manipulation “. Néanmoins, ” la seule carte Visa émise en sa faveur en tant que chef des corps pour quelques missions a déjà été désactivée avec solde, conformément à la pratique en la matière “, précise la cellule de communication de cet ancien président de l’Assemblée nationale.

Media Congo Press

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