Dans l’affaire de l’assassinat des défenseurs des droits de l’homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, en juin 2010 à Kinshasa, le colonel Christian Kenga Kenga, emprisonné depuis plus d’un an, a refusé de comparaître malgré la sommation de la cour. Mais le lieutenant Jacques Mugabo, lui, est passé aux aveux mercredi 13 octobre, au cours de l’audience en appel. À la surprise des plaignants, il a avoué avoir participé à ce double meurtre.

Dès le début de l’audience, mercredi 13 octobre, Jacques Mugabo reconnaît avoir exécuté les deux défenseurs des droits de l’homme, avec l’aide des autres membres du commando dirigé par Christian Kenga Kenga. Le policier en tenue détaille comment, tour à tour, Fidèle Bazana et Floribert Chebeya ont été maîtrisés, les mains menottées derrière le dos. Puis, un sac plastique a été placé sur leur tête avec du scotch pour les étouffer.

Jacques Mugabo raconte la suite : ils sortent de l’inspection générale de la police en cortège jusqu’à Mitendi dans ce que l’on présente comme la ferme du général Zelwa Katanga, alias Djedjidja. À leur arrivée, le trou pour accueillir le corps de Bazana était déjà creusé par un militaire sur place, précise le lieutenant Mugabo. Selon lui, c’est sur le chemin du retour que le corps de Chebeya a été abandonné dans la voiture de l’ONG La Voix des sans-voix, au bord de la route. Il explique aussi la façon dont la scène du crime a été maquillée : « Nous avons placé des préservatifs, des mèches de cheveux et des faux ongles avant de descendre son pantalon au niveau des genoux. »

Pour cette tâche, Jacques Mugabo et ses autres collègues auraient été rémunérés 50 dollars chacun. Sur sa disparition, il annonce avoir été caché par John Numbi dans sa résidence à Lubumbashi.

RFI

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