Vital Kamerhe va finalement passer en jugement devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe. Son dossier a été transmis en fin de semaine dernière par le Parquet Général près la Cour d’Appel de Matete au Parquet Général près la Cour d’Appel de la Gombe. C’est le greffe de cette dernière qui va à son tour le descendre -s’il ne l’a déjà fait- au greffe du Tribunal de Grande Instance. Mais d’ores et déjà, une chose est certaine : la première audience aura lieu le 11 mai prochain, c’est-à-dire dans exactement deux semaines.
Trois préventions sont retenues à charge de Vital Kamerhe. Il s’agit de :
- Détournements des deniers publics
- Corruption et enrichissement illicite
- Blanchiment des capitaux
Ces précisions permettent aux différentes parties de mieux affûter leurs armes et d’être prêtes à en découdre devant les juges au lieu d’embrouiller inutilement l’opinion à travers les réseaux sociaux comme c’est le cas aujourd’hui. C’est devant les juges et non à travers les médias que la culpabilité ou l’innocence des personnes impliquées dans les détournements des deniers publics devra être établie.
En ce qui concerne le magistrat instructeur, le fait pour lui d’envoyer le dossier en fixation devant le tribunal signifie qu’il s’est forgé une opinion définitive sur les violations de la loi par les personnes poursuivies. En l’espèce, il s’agit de Vital Kamerhe qui, en sa qualité de superviseur des Travaux de 100 jours, avait la haute main sur les différentes opérations. Mais l’intéressé a rejeté avec force son implication dans les nombreuses malversations liées tant à la signature des contrats qu’à la gestion des fonds. Une attitude condamnée avec véhémence par des témoins comme l’ancien ministre Bitakwira et autres qui se sont présentés volontairement devant le magistrat instructeur pour enfoncer le détenu devenu, depuis la fixation de son dossier devant le TGI, un prévenu.
Signalons que Vital Kamerhe a été incarcéré à la prison centrale de Makala depuis le 7 avril 2020. Ses avocats ont tenté, le samedi 11 et le mercredi 15 avril 2020, de décrocher la liberté provisoire en faveur de leur client mais sans succès. Le ministère public s’est montré par deux fois ferme quant à la nécessité de sa détention. Il ne lui reste maintenant que le passage devant la Cour de Cassation s’il tient absolument à comparaitre en homme libre, mais en aura-t-il le temps ?
A titre de rappel, c’est au moment où la défense multipliait les demandes de mise en liberté provisoire que l’on a enregistré la fuite de «l’homme-liquide» du clan VK, Shangalume Nkingi Daniel alias Massaro, qui a préféré prendre la poudre d’escampette plutôt que d’affronter le magistrat instructeur. Depuis, les photos du fugitif ont envahi les réseaux sociaux comme pour narguer la population congolaise qui ne peut comprendre comment un individu sans assises pouvait jongler avec autant de millions de dollars. A côté de Massaro, d’autres dossiers sulfureux sont sortis des placards à l’image de l’incroyable affaire d’importation des médicaments périmés confiée à Trade Plus, une simple quincaillerie, etc.
Maintenant que les débats seront publics, l’opinion va en apprendre davantage sur la mégestion qui a caractérisé l’exécution des travaux de 100 jours. Le souhait de tous est que les fonds publics soient absolument récupérés puis réinjectés dans les différents projets. C’est cela du reste le sens des enquêtes confiées à la justice par le gouvernement.
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La Prospérité