Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a prêté serment le 24 janvier 2019. Dans son discours à cette occasion, le cinquième président de la RDC avait annoncé la libération de tous les prisonniers politiques, le rétablissement de l’autorité de l’Etat, la lutte contre la corruption et l’impunité ainsi que la pacification territoire national par l’éradication des groupes armés. Deux ans après son investiture, les Congolais s’interrogent sur son bilan. Radio Okapi a approché le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya. Il parle du bilan du successeur de Joseph Kabila, de l’Union sacrée pour la nation et de la polémique concernant l’adhésion ou pas de Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba dans cette Union sacrée. Interview.

Radio Okapi : le Président Félix Tshisekedi avait promis de refaire l’Etat avec le slogan « Le peuple d’abord ». Deux ans après, qu’en est-il ?

Augustin Kabuya : je ne serai pas long. Le chef de l’Etat lui-même s’était adressé dernièrement dans son discours sur l’Etat de nation. Il avait dit qu’il a subi pendant deux ans des humiliations. Il avait tout dit, et cela ne nécessite pas que je fasse un commentaire. Quand il s’était rendu compte que les intérêts de notre peuple étaient en train d’être foulés aux pieds, il était obligé d’arrêter la machine FCC-CACH pour regarder dans une autre direction et aujourd’hui, nous parlons de l’Union sacrée pour la nation congolaise.

Pour une certaine opinion, vous l’avez reconnu vous-même, la coalition FCC-CACH est un aveu d’échec et qu’il va falloir repenser la gouvernance. Quelle priorité pour les années qui restent ?

Non. Dire que c’est un aveu d’échec, c’est trop fort. Je n’ai pas reconnu l’échec. Il y a eu plusieurs réalisations du Chef de l’Etat que nous reconnaissons tous. Ne pas reconnaitre le mérite du Chef de l’Etat, c’est de la mauvaise foi. Il ne s’agit pas d’un aveu d’échec. Le Chef de l’Etat a fait l’état de lieu de son parcours depuis qu’il est arrivé au pouvoir, mais il n’a pas dit qu’il a échoué. [Il ne faut pas] m’attribuer des propos de ce que je n’ai pas dit, je n’ai pas dit ça. Cela pouvait passer dans l’opinion que le secrétaire général de l’UDPS a reconnu leur échec. Ce n’est pas ça, ce n’est pas ce que j’ai dit.

Donc, vous avez réussi, deux ans après, à faire quelque chose pour le peuple ?

Quand vous insistez là-dessus, je suis un peu surpris. Il y a beaucoup de réalisations que vous, en tant que l’homme de la presse, vous connaissez, mieux que quiconque.

Sur le plan économique, qu’est-ce qui a marché ?

Aujourd’hui, l’économie mondiale a eu des difficultés à cause de la Covid-19. Toutes les grandes nations du monde sont en difficulté, sauf en RDC, où vous voulez que le Chef de l’Etat invente des choses qui ne sont pas correctes avec le contexte politique actuel !

Sur le plan international ?

La RDC, aujourd’hui, est en bon terme avec tous les voisins de ses 9 frontières, vous pouvez entrer, et parler avec les habitants de ce pays et leurs dirigeants. La Belgique l’a reconnu. Il n’y a qu’ici chez nous, où on voit encore des grains de sable de cette politique internationale menée par le Chef de l’Etat.

Katumbi et Bemba éprouvent des difficultés pour accompagner le Chef de l’Etat dans ce projet de l’Union sacrée. Pensez-vous que s’ils ne sont pas dans la barque, ce serait un problème ?

Merci beaucoup. Je m’attendais à cette question. Nous avons l’opposition pendant 37 ans et nous connaissons le poids de la politique d’exclusion. Katumbi et Bemba sont des Congolais, nous avons besoin d’eux, pour construire. Nous avons besoin d’eux.

Certains interprètent les propos de Mende, en disant que l’Union sacrée est le FCC-CACH bis…

Quand nous avons mis ensemble le Rassemblement de l’opposition [chapeauté à l’époque par le Président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi], il y a de ceux qui ne voulaient pas travailler avec Moïse Katumbi. Et nous avons dit que nous allons travailler avec lui. Est-ce qu’il a trahi ? Est-ce qu’il est rentré chez Joseph Kabila ? la réponse est non. Pourquoi Lambert Mende ne peut pas changer lui aussi.

Donc, l’Union sacrée est une blanchisserie ?

L’Union sacrée n’est pas une blanchisserie, ce sont les mêmes propos qu’on avait dit du temps du Rassemblement de l’opposition.

En 2023, la RDC ira aux élections. Est-ce que l’UDPS s’intéresse à la Présidence de la République ?

Nous sommes encore en 2021. La question que vous me posez concerne 2023. Je n’ai jamais vu un parti politique qui dira qu’il n’est pas intéressé par la Présidence de la République. D’ailleurs, quand j’avais refusé d’intégrer les institutions, j’avais dit que je reste dans le parti pour la victoire de son excellence Félix Tshisekedi en 2023. Je ne peux pas me contredire aujourd’hui.

Quel est le message que vous adressez aux membres de l’UDPS en particulier et de manière générale aux Congolais, deux ans après l’accession au pouvoir de l’UDPS ?

Je suis préoccupé par la situation de notre pays. Laissez les Congolais qui prennent une décision sur une matière quelconque. Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement. Je vous remercie de m’avoir donné l’opportunité de clarifier certaines choses et de prêcher l’amour parmi les Congolais.

Propos recueillis par JR Lungembo.
Radio Okapi

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