La campagne électorale s’électrise déjà. Chaque camp se prépare au sprint final du 23 décembre 2018. Son état-major en place, le candidat commun de l’opposition, Martin Fayulu, planifie déjà les descentes sur le terrain. Première étape : les villes martyres de Beni et Butembo dans le Nord-Kivu. Autour de Pierre Lumbi, son directeur de campagne, on procède déjà aux derniers réglages. En se lançant à la conquête de l’Est, partie névralgique de la RDC, Martin Fayulu est porteur d’un message qui se résume en deux mots : sécurité et paix pour surmonter le défi de développement.

A peine installée, l’équipe de campagne de Martin Fayulu, candidat commun de l’opposition, s’est déjà mise au travail. Pilotée par Pierre Lumbi, l’équipe de campagne travaille sur un chronogramme précis pour convaincre l’électorat avant le 23 décembre 2018, jour des scrutins.

Autour de Pierre Lumbi, tous affichent un plein optimisme. Le départ tonitruant de deux leaders réfractaires de l’accord de Genève, à savoir Félix Tshisekedi de l’UDPS et Vital Kamerhe de l’UNC, n’a pas ébranlé la confiance dans l’état-major de Fayulu. Bien au contraire.

« Nous sommes sur la bonne voie. Et rien ne peut nous arrêter. Martin Fayulu, c’est le candidat commun de l’opposition. Il a la confiance de ses pairs. Tout est fin prêt pour se lancer dans la bataille », a indiqué sans trop de commentaires l’un des ténors de l’équipe de campagne de Fayulu.

Pour le moment, on procède aux derniers réglages. Quant aux cibles de la campagne, l’équipe a déjà mis en place un programme qui couvre tout le territoire de la République démocratique du Congo. « Notre programme est là. Il ne reste plus que quelques détails administratifs pour se lancer dans la conquête du grand électorat de la RDC qui, selon les derniers sondages, nous est totalement favorable », a confié à notre Rédaction un proche du candidat commun de l’opposition.

Lorsqu’il parle des détails techniques, c’est notamment l’autorisation du survol de l’espace aérien congolais de l’avion de campagne de Martin Fayulu. Sur papier, tout est déjà bouclé. Mais, dans l’entourage de Fayulu, l’on craint que la majorité au pouvoir fasse le malin en instrumentalisant l’Autorité de l’aviation civile, organe compétent en la matière.

A trois semaines de la fin de la campagne, le temps presse. Dans l’état-major, on en est bien conscient.

POINT DE DÉPART : BENI–BUTEMBO

Contrairement au candidat du FCC qui a opté pour Lubumbashi deuxième ville de la RDC, pour procéder au lancement de sa campagne, Martin Fayulu a porté son dévolu sur les villes martyres de Beni et Butembo dans la province du Nord-Kivu. C’est tout un symbole, commente-t-on au sein de son équipe de campagne.

En effet, depuis octobre 2014, les villes de Beni et Butembo ploient sous le poids d’un terrorisme urbain qui ne dit pas son nom. Longtemps imputés aux rebelles ougandais de l’ADF, des massacres en séries continuent à semer la désolation dans ces villes. A Beni et Butembo, les populations, aux abois, ne savent plus à quel saint se vouer. Elles sont victimes des chercheurs de coltan et autres ressources naturelles, lesquels ont créé une sorte de no man’s land dans cette partie de la RDC.

A Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, tout comme à Kinshasa, siège des instituions, le pouvoir brille par son inaction, laissant la population à la merci de ses tortionnaires, aujourd’hui assimilés aux terroristes de tous bords. Beni et Butembo sont deux villes martyres qui traduisent le désarroi d’une population à l’abandon. L’absence de l’Etat brille là où le rôle de celui-ci est plus que jamais indispensable. C’est dans cette partie meurtrie de la RDC que Martin Fayulu a choisi de lancer sa campagne électorale. Son message ne s’applique pas qu’à ces deux villes. Il résonne de la même manière sur l’ensemble de la RDC. Il se résume en deux mots : sécurité et paix, dont le rétablissement est une condition sine qua non pour envisager le développement durable.

Ramener la sécurité et la paix, c’est aussi semer le bon grain dans l’effort national de développement, se dit-on dans l’entourage du candidat commun de l’opposition. Dans cet entendement, ces deux villes martyres sont le reflet d’un Etat démissionnaire au regard de ses obligations régaliennes. Sur un ton réservé, l’un des cadres de l’équipe de campagne de Martin Fayulu a tenté, sous le sceau de l’anonymat, de circonscrire cette thématique.

« Aujourd’hui, il s’agit de porter ce message d’espoir à Beni et Butembo pour le faire résonner sur toute l’étendue de la RDC. Dans son état actuel, la sécurité et la paix sont indispensables pour mettre en œuvre tout projet de développement. Le choix de Beni, comme première étape du lancement de la campagne du candidat commun de l’opposition, est dicté par le souci de rappeler à la population que nous sommes prêts à nous investir pour lui redonner l’espoir de vivre en toute sécurité dans n’importe quel coin de la RDC et l’inviter à participer à l’effort national de développement. A Beni et Butembo, nous y allons pour redonner de l’espoir à un peuple abandonné. Toute la République doit vibrer avec le message de la sécurité et de la paix que véhicule le candidat commun de l’opposition ».

Si dans l’équipe coordonnée par Pierre Lumbi, tout est déjà tracé, en partant du point de départ de Beni-Butembo, la descente sur le terrain reste encore conditionnée par la délivrance au niveau de l’Autorité de l’aviation civile de l’autorisation de survol de l’avion de campagne de Martin Fayulu.

« L’aéronef est déjà prêt. Tout comme la date du lancement de la campagne à Beni. On attend plus qu’on nous accorde l’autorisation de survol de l’espace aérien de la RDC pour partir à la conquête de l’électorat d’ores et déjà acquis au candidat commun de l’opposition », rassure un des membres de l’équipe de soutien du directeur de campagne de Fayulu.

De son côté, Martin Fayulu affiche le même optimisme. Ragaillardi par le soutien de ses pairs, dont Moïse Katumbi d’Ensemble pour le
changement, Jean-Pierre Bemba du MLC, Adolphe Muzito de Nouvel élan et Freddy Matungulu de Syenco, qui sont restés fidèles à l’engagement de Genève, et mû par la grande adhésion populaire dont il jouit désormais sur toute l’étendue de la RDC, Fayulu s’affiche désormais en potentiel vainqueur à la présidentielle du 23 décembre 2018. Le retour à Kinshasa de deux autres leaders de l’opposition signataires d’un accord à Nairobi (Kenya), à savoir Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, ne l’a pas non plus perturbé.

FAYULU, IMPERTURBABLE

Sur les antennes de RFI, Martin Fayulu, candidat commun incontestable de l’opposition, a gardé sa main tendue vers les frondeurs de l’accord de Genève. Son équipe de campagne est là. Les postes ont été répartis entre les cinq composantes de la coalition, avec aux postes-clés des proches de Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba. Directeur de campagne, le Katumbiste Pierre Lumbi suivi d’Eve Bazaïba, la secrétaire générale du MLC nommée porte-parole et chargée des médias. Olivier Kamitatu, un autre katumbiste hérite lui de la communication et de nouvelles technologies.

« Nous avons demandé à ces frères de revenir à la maison et nos bras sont toujours ouverts. Aujourd’hui, s’ils reviennent et qu’ils récupèrent leur signature, nous sommes toujours à leur écoute et nous continuerons à les attendre s’ils veulent », a lancé Martin Fayulu.

En cas de résistance de l’aile dissidente de l’accord de Genève, Fayulu pense qu’il a encore une carte à jouer. « Le candidat du pouvoir, Ramazani Shadary est très faible. Aujourd’hui, la coalition Lamuka, c’est la plus grande coalition du Congo avec plus de 80 % de l’espace du pays et des représentants dans toutes les 26 provinces », rappelle-t-il.

Dans les tout prochains jours, les villes de Beni et Butembo seront la première étape du dialogue entre Fayulu et le peuple en vue de baliser le chemin qui mène à l’alternance démocratique.

Le Potentiel

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