Le sénateur Augustin Matata Ponyo, dont les immunités étaient levées par le Bureau du Sénat au mois d’août dernier, en réponse à une requête du Procureur général près la Cour de Cassation, en raison de son implication présumée dans le détournement des fonds liés aux «Biens Zaïrianisés », a sollicité et obtenu la parole pour présenter une motion d’information lors de la plénière d’hier jeudi 09 décembre 2021. Mais en lieu et place d’une contribution pouvant éclairer et compléter un point inscrit à l’ordre du jour, il s’est répandu en propos malveillants à l’endroit du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, et du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, ainsi que de plusieurs hauts magistrats, les accusant d’avoir monté un procès politique contre sa personne.

S’agissant spécialement du président et des membres du bureau de la chambre haute du Parlement, il les a accusés d’avoir levé injustement ses immunités parlementaires et de refuser de le rétablir dans ses droits en dépit, selon lui, du classement sans suite, au niveau du Parquet général près la Cour de Cassation, de son dossier judiciaire lié aux « Biens Zairianisés ».

Réagissant aux accusations du sénateur Matata, le président du Sénat a tenu à souligner qu’il n’avait rien contre lui et que si son dossier judiciaire était réellement clos, son institution attend d’être notifiée du « non-lieu » décidée par la Cour de Cassation à ce sujet. Le Sénat n’étant pas une institution de l’ordre judiciaire, Modeste Bahati lui a recommandé de présenter les preuves de son innocence auprès de cette Cour. Le président du Sénat a relevé, au passage, que l’ancien est appelé à éclairer la Cour de Cassation au sujet des fonds estimés respectivement à plus de 110 millions de dollars américains et 25 millions d’Euros dans la fameuse affaire des biens zaïrianisés.

Faisant l’impasse sur les imputations dommageables contenues dans les invectives de l’ancien Premier ministre à son endroit, le Président du Sénat a martelé que sa conscience était tranquille et que s’il y avait un débat autour de son poids politique, on aurait qu’à se référer à ses 70 députés provinciaux, ses 41 députés nationaux, ses sénateurs, les présidents des assemblées provinciales et les mandataires publics appartenant à sa plate-forme politique, l’AFDC-A (Alliance des Forces Démocratiques et Alliés) alors que son pourfendeur est sans «élus » ni « troupes ».

Il a rappelé à Augustin Matata, qui se trouve manifestement en quête de boucs émissaires pour justifier ses ennuis judiciaire, que le Conseil d’Etat l’avait débouté lorsqu’il avait attaqué la décision portant levée de ses immunités, car celle-ci était conforme à la Constitution et au Règlement Intérieur du Sénat. Il a exhorté l’intéressé à cesser de troubler les activités du Sénat et à se focaliser sur le fond de son dossier judiciaire, de manière à faire la démonstration de son innocence devant son juge naturel.

L’autre précision fournie par Modeste Bahati est que les actes posés par Matata Ponyo en tant que Premier ministre engagent sa responsabilité devant la Cour Constitutionnelle, contrairement à l’Arrêt de cette cour qui s’était proclamée incompétente.

Kimp
Le Phare

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