12 mois de silence et revoici Bitakwira dans un contexte tout aussi particulier. La sortie médiatique de l’ex-chef Udps, Jean-Marc Kabund a poussé le leader de l’ARCN a rappelé le « maître-nageur » à l’ordre.
Avec sa verve oratoire, Justin Bitakwira a martyrisé Kabund. Le notable du Sud-Kivu qui a milité depuis les années 80 au sein de l’Udps subissant les pires tortures de sa vie, a été virulent envers le nouveau leader de l’AC. D’après lui, l’appel de l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale à chasser le président Félix Tshisekedi alors que le pays fait face à une atroce guerre d’agression est considéré comme de la pure infiltration. « La situation que vit le pays actuellement, ne recommande pas pareille attitude », se désole celui qui a été président du groupe parlementaire UNC en 2011 à l’Assemblée nationale.
Adepte de l’ancien président chinois, Mao Zedong, il rappelle que « la guerre se gagne d’abord par l’enthousiasme, par la mobilisation populaire ». Ce ne sont pas les armes tout simplement, mais c’est la détermination du peuple qui compte, explique-t-il. A voir les dérives de Kabund, Bitakwira appelle la classe politique à éviter de suivre ceux qui disjonctent comme le « casseur » Jean-Marc Kabund, le « troueur des pneus ».
Piqué au vif, l’enfant terrible d’Uvira considère que l’ancien adjoint de Mboso qui vit aujourd’hui dans une opulence insolente, prépare le lit à « l’ennemi pour qu’il envahisse le pays ». Des propos qui incitent à démobiliser l’armée et surtout à décourager la population à se ranger derrière le commandant suprême. « Il ne faut pas oublier que pendant la guerre, l’ennemi utilise plusieurs armes notamment la démobilisation ». Et c’est le rôle que joue Kabund en ce moment précis. « Quand il demande au peuple congolais de ne pas soutenir l’armée et de chasser le président Tshisekedi. Il devient fou », hurle l’ancien ministre de Développement rural. Il a rappelé que même le sulfureux Julius Malema n’a jamais posé de tels actes en Afrique du Sud.
Une école de formation pour Kabund et ses gangs
Pour des politiciens de bas étage comme Kabund sans éthique, ni morale et dépourvu du sens et l’élégance d’un homme d’État, « Bitakwira pense ressuscité son école de formation – l’Académie Congo Conscience » pour les redresser. « Vous divorcez avec votre mari, vous commencez à dire qu’il pisse au lit. Ceux qui ont quitté Kabila, on ne les a jamais entendus l’injurier. Dans la politique, quand vous n’avez pas d’élégance, vous êtes barbare », tonne l’élu d’Uvira de 2006-2011.
Richesse ostentatoire de Kabund
« Qui s’est enrichi comme Kabund en moins de deux ans ?, Qui a désacralisé l’Assemblée nationale ?, qui a cassé les chaises à l’hémicycle ?. Soyons sérieux », s’est interrogé Bitakwira à haute voix. Même s’il faut remplacer le président Tshisekedi, on ne peut jamais céder le fauteuil présidentiel à un casseur. Moi, si j’étais chef, je ne le nommerai pas même chef de rue ou de quartier parce qu’ il va casser toute l’avenue, les habitants du quartier vont déserter leurs maisons, a-t-il enchaîné.
Et la grand-mère de « Bitak » lance un pic à l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale. « Kabund, quand vous tombez dans une rivière, faites tout pour aller sécher vos habits, si vous vous promenez avec les habits mouillés, on va dire que vous êtes fou. Kabund vient de quitter l’Udps, il doit sécher d’abord ses habits, sinon, il est fou. Il ne peut rien dire, il a les pieds et les mains liées. Il est rassasié », a martelé Bitakwira.
Faiblesses du régime Tshisekedi, Kabund en tête
Aux yeux de Justin Bitakwira, JM Kabund était l’acteur principal qui a affaibli ce régime par ses méthodes barbares et irréfléchies. Il n’a pas encore fait 2 mois mais il a déjà lancé son parti. Pourtant à l’époque, l’UNC divorçant de Kabila, a pris deux ans pour s’afficher en public.
De la conférence de presse de Kabund à sa residence de Kingabwa à Limete, Bitakwira retient qu’il a menti à 99%. « Tout ce qui est sorti de sa bouche était mensonge ». Pourquoi n’a-t-il pas dénoncé tous les dérapages qu’il exhume aujourd’hui quand il était tout tout puissant casseur au bureau de la Chambre basse du Parlement. Le leader de l’ARCN appelle le peuple à effacer dans la mémoire « le maître nageur ». Lui qui s’est construit plusieurs villas en moins de quatre ans avec son salaire de député. Ce qui est faux.
Sans mâcher les mots, Bitakwira trouve mal « le casseur de Kingabwa » mal placé pour émettre un jugement de valeur sur le président Félix Tshisekedi qui se démène pour sortir le pays de la situation actuelle. « Y-a-t-il plus jouisseur que Kabund dans le régime actuel. Moi, j’ai été élu en 2006. J’ai acheté une parcelle à 2000 dollars à Kimbondo à Mont-Ngafula. Mais, j’ai terminé la construction de ma maison en 2013. Mais lui, toutes ses maisons, c’était dans quelques mois. Sa fortune vient d’un autre ciel. Le numéro 1 des jouisseurs en RDC se nomme Jean-Marc Kabund. Il se rase la nuque alors qu’il n’a pas de miroir. Il va se blesser gravement. Qu’il se taise. Il est trempé jusqu’au cou ».
Glissement, une agitation pour rien
Là encore, l’alerte au glissement de Kabund est un petard mouillé. « Nous sommes en juillet 2022, il y a encore 17 mois. Le temps est là jusqu’en décembre 2023 et la commission électorale travaille pour organiser les scrutins. Pourquoi s’alarmer en dehors de l’agitation mal placée », assure Bitakwira qui dit stop aux élucubrations de JMK dont la grand-mère va le maudire pour tenter de soulever le peuple en pleine guerre d’agression.
La grand-mère de Bitakwira va barrer la route à Kabund pour la présidentielle de 2023
Ton ferme. Bitakwira déboule. « Ma grand-mère ne peut jamais permettre qu’un casseur devienne président de la République de ce pays ». Il peut crier sur le toit mais un casseur, mieux un troueur des pneus ne briguera jamais la magistrature suprême. A cette occasion, Bitakwira a décrété la mobilisation populaire derrière Félix Tshisekedi pour chasser les envahisseurs rwandais. Aller dans le sens contraire, dit-il, c’est tout simplement de la traîtrise et la nation ne pardonnera jamais aux traîtres. Il a prévenu que 2023 approche pour sanctionner toutes les brebis galeuses qui jouent le jeu de l’ennemi.
Jeanric Umande
Ouragan