Le candidat de l’UDPS a l’élection présidentielle de décembre, Felix Tshisekedi a dévoilé mercredi son programme de gouvernance. Interrogé sur les capacités des candidats de l’opposition actuellement en tractation à se trouver un candidat commun, Felix Tshisekedi estime que ce sera difficile d’atteindre ce pari mais pas impossible.

Entretien

Felix Tshisekedi, vous venez de dérouler votre discours-programme. Si vous êtes élu président de la République le 23 décembre 2018, par où allez-vous commencer ?

D’abord la réconciliation nationale. Ensuite, je vais me consacrer à faire l’état des lieux de la situation parce que la corruption et tous les maux qui ont gangrené le pays sont à éradiquer. Je vais m’attaquer très tôt à cela. En faisant l’état des lieux, nous saurons quels sont les endroits qui sont perméables et qui occasionnent les fuites des capitaux. En ce moment-là nous serons en mesure de mobiliser plus de recettes et pouvoir ainsi les repartir de manière plus juste et espérer booster l’économie du pays.

Quelles stratégies envisagez-vous pour vous attaquer à tous ces problèmes ?

Il y a aussi une partie d’inconnu. Lorsqu’on arrive au pouvoir, il y a d’autres choses que l’on découvre. Avant même d’y arriver, ce que je peux dire est de renforcer carrément l’Etat de droit parce que le Congo est aujourd’hui dans une situation de non-Etat. Il faudrait lui donner une administration responsable, une justice libre et indépendante qui pourra sanctionner le cas échéant les dérapages parce que dans toute l’histoire du Congo on a vu que le mauvais exemple vient toujours d’en haut. Donc, nous allons commencer par prêcher par le bon exemple et voir qui va aller à l’encontre des principes que nous allons édicter.

Vous avez promis de booster la croissance économique de l’ordre de 25% l’an. Par quels mécanismes allez-vous atteindre ces 25% ?

En mobilisant les recettes tout simplement. Mobiliser les recettes et les utiliser à bon escient. Relancer l’économie intérieure évidemment et je crois qu’avec des mesures prises secteur par secteur il y aura moyen de générer des capitaux qui vont se répercuter sur le produit intérieur et le produit national brut. Et amener de la richesse qui pourra être bien repartie.

Vous parlez de 25% de croissance, n’est-ce pas trop ambitieux ?

C’est ambitieux effectivement mais moi je crois qu’il faut dire les choses pour pouvoir les réaliser. Vous savez, j’ai été à l’école d’Etienne Tshisekedi notre leader. Au moment où on le prenait pour un fou lorsque dans l’Etat unitaire du parti unique qu’il y avait il disait démocratie, Etat de droit,…les gens ne comprenaient pas parce que le maréchal défunt disait qu’il n’y aura jamais plusieurs partis de son vivant. Finalement, le même maréchal avait fini par ouvrir son régime au multipartisme. Je crois qu’il faut se fixer des objectifs, des ambitions pour pouvoir se donner les moyens de les atteindre.

Vous êtes en train de vous consulter entre vous les ténors de l’opposition pour désigner un candidat commun à l’élection présidentielle. Pensez-vous que ce sera facile ?

Je crois que ça ne sera pas facile parce que chaque candidat voudra écouter sa base, il voudra être celui que sa base souhaiterait voir. Mais je crois que la situation dans laquelle se trouve notre pays, une situation exceptionnelle, va nous pousser à faire cet effort supplémentaire pour comprendre qu’il faut se ranger derrière un seul candidat. Je sais que ce sera difficile mais j’y crois. Si jamais ça n’arrive pas, ce ne serait pas non plus une catastrophe.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que vous êtes inexpérimentés pour assumer les hautes charges de la magistrature suprême de ce pays ?

Pour aspirer à ces hautes charges, il faut d’abord commencer par un rêve. Je vous parlais d’ambition, je vous parlais d’objectifs. Il faut commencer par là. Ensuite, il faut avoir un programme. Je l’ai et je l’ai présenté aujourd’hui. Et puis, il faut avoir une équipe qui va vous accompagner et nous en avons. D’autres sont encore dans l’ombre et le moment venu, ils apporteront leur expertise. Enfin, il faut avoir la confiance du peuple. Cela, je l’ai aussi. Tous ceux qui se disent expérimentés aujourd’hui ont commencé comme moi, jour J-0, puis il y a eu jour J+1, ainsi de suite. Mais quand on regarde leur expérience dans la gestion de ce pays, on ne peut pas dire que c’est quelque chose de fabuleux. Je pense que j’ai comme tout le monde la chance de commencer à partir de zéro pour donner le meilleur de moi-même.

Propos recueillis par Jeff Ngoy

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