En disant, au meeting de l’opposition dimanche 31 septembre à Kinshasa, que Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo (Fatshi) était le candidat commun de l’opposition, avant de vite se raviser, l’ex premier ministre Adolphe Muzito avait commis un lapsus. Non, Fatshi n’est pas encore le candidat commun de l’opposition. Mais cela se joue entre lui et l’ex président de l’assemblée nationale Vital Kamerhe.

C’est juste après le meeting dominical de l’opposition que les négociations entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont commencé en bilatéral entre les deux leaders pour savoir qui de l’un ou de l’autre va s’effacer au profit de l’autre afin de maximiser les chances d’une alternance lors de la présidentielle du 23 décembre 2018.

L’information a été confirmée le lundi 1er octobre à 7SUR7.CD par deux proches de ces deux leaders de l’opposition.

Ces discussions bilatérales entre les leaders de l’UDPS et de l’UNC sur la candidature unique de l’opposition se poursuivront toute cette semaine, confie l’une de nos sources, car dit-elle : »il y a urgence. C’est en fonction de la candidature commune où pas que découlerait toute la stratégie de conquête du pouvoir ».

Il faut dire qu’à moins de deux mois de la campagne électorale le temps presse pour l’opposition.

« Il faut agir vite car en cas de consensus, ce qui est difficile mais pas impossible, une autre étape devra s’ouvrir », poursuit toujours sous couvert d’anonymat notre source.

Après le bilatéral viendra le multilatéral.

»Une fois que les présidents de l’UDPS et de l’UNC auront trouvé un accord pour savoir qui va défendre les couleurs de l’opposition à la présidentielle de décembre, il faudra aussitôt entreprendre une seconde démarche pour obtenir les soutiens des autres leaders majeurs de l’opposition : principalement Moïse Katumbi Chapwe, Jean Pierre Bemba Gombo et Adolphe Muzito », d’après notre informateur.

D’ores et déjà, pour ce qui est de l’ancien vice-président Bemba, il avait dit qu’il ne soutiendra que le candidat avec lequel il aura signé un accord.
Ses proches ont confirmé à 7SUR7 que ses conditions seront bientôt soumises au candidat commun de l’opposition, en cas de consensus entre F. Tshisekedi et V. Kamerhe.

Selon plusieurs observateurs, même le soutien de Katumbi en faveur de Tshisekedi n’est pas acquis automatique alors qu’ils sont proches politiquement depuis la création du Rassemblement en juin 2016. Leurs intérêts à l’approche de la présidentielle sont clairement divergents car l’ex gouverneur exclu de la compétition électorale voudrait que le processus électoral soit requalifié. Il parle d’un processus électoral »crédible » et » inclusif ».

Katumbi, Muzito et Bemba, sont peut être des baleines politiques mais faut pas négliger les capitaines politiques, préviennent un certain nombre d’observateurs.

Les appuis de Martin Fayulu et de Freddy Matungulu sont aussi à prendre en compte.
Car toute voix d’où qu’elle vienne compte.

Après avoir persuadé les leaders politiques, la rédaction programme commun.

Le candidat commun de l’opposition devra ensuite s’atteler à élaborer un programme de gouvernement qui conviendrait à tous ses partenaires politiques.

En dépit de l’engagement solennel pris par les leaders de l’opposition de choisir l’un d’entre-eux pour les représenter à la présidentielle, le chemin pour trouver un consensus est encore long.

Raison pour laquelle, aucune date n’est encore avancée pour le conclave de l’opposition en Afrique du Sud pour formaliser la candidature commune et le programme commun de l’opposition.

Mais il y a un autre scénario, catastrophe selon certains observateurs, en cas d’absence de consensus entre Kamerhe et Fatshi.Les deux seront obligés de se surenchérir leurs offres politiques pour s’attirer les faveurs politiques du trio Bemba-Katumbi-Muzito.
Or si à leur niveau, il trouve un accord, ils seront moins ballottés par leurs partenaires que le pouvoir a écarté de la course présidentielle sous couvert de la commission électorale nationale indépendante pour les cas de Bemba et Muzito.

Du côté du pouvoir, la grande coalition électorale et politique qu’est le Front Commun pour le Congo (FCC) est déjà en ordre de bataille. Elle n’attend que l’ouverture de la campagne électorale pour se lancer dans la bataille historique de conservation du pouvoir sans l’actuel président de la République (Joseph Kabila Kabange) mais avec son dauphin Emmanuel Ramazani Shadary.

Zabulon Kafubu

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