Gombe a présenté le décor d’une commune « morte », dès les premières heures de la matinée hier lundi 22 novembre 2021, jusqu’au milieu de l’après-midi. Et pour cause ? Suite au sit-in annoncé par le Milapro (Ministère des Laïcs Protestants) et le CALCC (Conseil de l’Apostolat des Laïcs Chrétiens Catholiques) devant le bâtiment du siège de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), sur le boulevard du 30 juin, tout le périmètre de cette institution d’appui à la démocratie était cerné par des barrières étroitement surveillées par des éléments de la Police Nationale, ville de Kinshasa.

Les barrières policières n’ont été levées qu’autour de 14 heures, sur ordre du général Sylvano Kasongo en personne, qui a fait le tour de la zone neutralisée pendant plusieurs heures.

Celles-ci étaient dressées notamment au croisement des avenues Poids Lourds et de celle du Port, dans le secteur du beach Ngobila, aux points de rencontres du boulevard du 30 juin avec les avenues Flambeau, Poids Lourds, Kasaï, Bokassa, Presse, de La Paix, Mutombo Kashi, Equateur, Marché etc. Plusieurs autres barrières étaient érigées le long de l’avenue Bas-Congo. La partie du boulevard du 30 juin comprise entre l’immeuble de la BCDC et la Gare Centrale était interdite à la circulation automobile.

Quant aux piétons, seuls les détenteurs des cartes de presse, magistrats, médecins, avocats, fonctionnaires, agents d’entreprises publiques et autres maisons commerciales justifiant leur présence au centre-ville étaient autorisées à circuler.

Ce dispositif sécuritaire était établi pour garantir l’inviolabilité du siège de la Ceni, conformément aux dispositions de la Loi organique portant création, organisation et fonctionnement de cette institution d’appui à la démocratie. Compte tenu du caractère inviolable de la Ceni, il était automatiquement exclu qu’une quelconque organisation politique ou de la société civile puisse y organiser un sit-in, une marche ou un meeting.

Les responsables de Milapro et du CALCC ne pouvaient pas l’ignorer car sous le régime de Kabila, de 2006 à 2019, toute manifestation publique ayant pour cible la centrale électorale avait toujours été interdite et, au besoin, dispersée.

En ce qui concerne la journée d’hier lundi 22 novembre, le gouverneur de la ville de Kinshasa, que les animateurs de ces deux structures dépourvues d’existence juridiques avaient saisi par écrit pour l’information de l’organisation de leur sit-in, leur avait répondu négativement, au motif que la commune de la Gombe était déclarée « zone neutre » depuis plusieurs semaines.

La persistance du Milapro et du CALCC, sous couvert du « Front Patriotique » comprenant Lamuka, FCC, Cenco et ECC, à « violer absolument » le périmètre de la Ceni était suspecte. L’autorité urbaine ayant soupçonné un agenda caché visant à provoquer de nouveau dérapages au centre-ville, comme c’était le cas lors de la marche du 13 novembre 2021, a préféré joué de l’anticipation et étouffer dans l’œuf une énième provocation pour pousser le pouvoir en place à la faute.

Kimp
Le Phare

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