Le silence de Martin Fayulu au lendemain des révélations de détournements présumés impliquant Joseph Kabila et ses proches, selon une enquête des médias étrangers, suscite une curiosité intarissable au sein de l’opinion.

Dénommée Hold-up, les résultats de cette enquête dont les données ont été analysées pendant neuf mois par 19 médias internationaux et cinq ONG, coordonnée par le réseau European Investigative Collaborations (EIC), sont troublants. Ils placent l’ancien président de la RDC, Joseph Kabila, et son premier cercle au centre d’une cupidité ayant fait échappé au pays 138 millions USD sous la bénédiction de BGFI BANK.

Les réactions de plusieurs acteurs sociopolitiques ont afflué la toile et les médias, sauf celle de l’opposant Martin Fayulu, membre du présidium de Lamuka. Ce dernier ne rate jamais Kabila mais pour cette fois ça l’est. Muselé par l’alliance qu’il venait de faire avec le Front Commun pour le Congo au sein du « Bloc patriotique », Martin Fayulu s’est tu pour ne pas être aux antipodes du respect de bon voisinage que lui impose ce rapprochement. Une position qui fait couler encre et salive quand on sait que Kabila passe pour l’homme à abattre de Fayulu depuis toujours.

Le président de l’Ecide a décidé de se taire malgré lui ?

Combattre avec Kabila sur un même front aujourd’hui semble être une pilule amère à avaler pour Martin Fayulu. Ce dernier n’a jamais été courtois à l’endroit du premier. Il y va toujours de manière crue, agressive sans aucun tact frisant une adversité hostile.

Le silence de Martin Fayulu face aux révélations de ce rapport lui fait perdre sa constance, sa côte de popularité n’est pas en reste. Pour avoir traité l’ancien régime de sanguinaire, ce rapprochement avec Kabila est perçu dans l’opinion comme acte versatile qui entache la cohérence de ses idéaux.

Martin Fayulu souillé par Kabila

Les faits le démontrent si bien, Martin Fayulu n’aura peut-être plus de discours s’il ne quitte pas le bloc patriotique. Kabila est celui qui lui a volé sa victoire à la dernière présidentielle pour l’offrir sur un plateau d’or à Félix Tshisekedi qu’il a toujours qualifié de marionnette.

C’est de là même qu’est née sa campagne « vérité des urnes » qui devrait lui permettre d’être rétabli dans ses droits. Une désillusion irréversible car Félix Tshisekedi qui avance avec sa caravane, ne fait nullement attention à ses aboiements.

Certaines sources soutiennent que le combat avec le FCC étant devenu le même, il n’y a pas de honte de voir Fayulu aux côtés de Kabila.

Un rapprochement accidentel ?

L’alliance entre Fayulu et Kabila ou le FCC repose sur une circonstance et non sur une idéologie à lire les faits entre les lignes. Le FCC opposé à la procédure ayant conduit à la désignation de l’actuel bureau de la commission électorale nationale indépendante (CENI) ne pouvait pas être rejeté par Lamuka qui mène le même combat.

Du coup, les deux plateformes politiques devraient se retrouver ensemble, c’est qui a occasionné la création du « bloc patriotique ». Mais une guerre de leadership a aussitôt éclaté. Martin Fayulu et Adolphe Muzito toujours sur terrain lors des manifestations contre le pouvoir en place n’y étaient pas à la dernière marche. Certains cadres du FCC s’en sont même pris à eux évoquant une inconstance. « Fayulu et Muzito exigeraient la présence de Kabila », ont rapporté certaines indiscrétions.

Une hallucination, Kabila sera sans doute l’éternel absent. L’homme aime bien s’effacer, le silence est son mode de vie même quand il est acculé à la corde. Martin Fayulu pris dans la gorge a intérêt à faire le bon choix. Rester dans cette alliance parce qu’il le veut et non parce que c’est une corvée. Ses électeurs et sympathisants ont sans doute un œil regardant sur lui.

Junior-Gradel IKA
Scooprdc

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