L’image souriante de la Chef de la Monusco s’entretenant sereinement avec l’ancien Président de la République en ce moment précis est un moment rassurant pour tous les observateurs de la politique du pays. Elle peut présager des lendemains plus calmes et plus réfléchis pour les politiciens actifs sur terrain.

Négociation entre FCC et CACH

Depuis que le FCC et le CACH avaient changé leurs équipes de négociateurs après une rencontre au sommet entre les chefs de file de ces deux plateformes politiques, il était évident que des contacts étaient établis entre les deux parties. Kitenge Yezu, Peter Kazadi et Kabwe Kabwa du côté CACH et Néhémie Mwilanya, Aubin Minaku Tshibanda Raymond et Azarias Ruberwa étaient des interlocuteurs posés et réfléchis pour relever le défi d’aplanir les divergences entre les deux parties, lesquelles ont atteint une taille gigantesque depuis quelques semaines. Les échos que nous recevons des acteurs politiques sur terrain n’étaient pas du tout rassurant en effet. Du côté CACH, la satisfaction affichée par l’ensemble des acteurs pouvait à peine voiler les inquiétudes de ceux qui scrutaient les réactions de leurs contradicteurs.

Les sorties du Professeur Nyarugabu, fin juriste soupçonné à tort ou à raison de rouler pour le FCC et de Ngoyi Théodore, avocat des juges proches du FCC déplacés de la Cour Constitutionnelle vers la Cour de Cassation démontraient à qui pouvaient encore douter que la partie FCC n’avait pas encaissé sans broncher les estocades lui assenés par le CACH. Elles signifiaient à qui voulait l’entendre qu’il fallait que des négociations puissent se tenir entre les deux parties pour éviter des échauffourées et autres turbulences propres à mettre en mal la paix sociale.

Il apparait que les négociations entre les deux membres de la coalition par l’entremise de leurs négociateurs récemment nommés ne donnent pas les résultats escomptés jusqu’à présent. Elles piétinent et marquent les pas. Sûrement que la qualité de débats s’est un peu élevée, mais les négociateurs n’ont pas su surmonter les différents qui opposent les deux parties. Le Professeur Nyamugabo qui se présentait comme quelqu’un désirant que la paix sociale puisse prévaloir au pays, malgré les actions du CACH qui fâchaient, et non comme un pyromane, avait cité la Monusco comme une des ressources dont le pays disposait pour surmonter pacifiquement des situations de crise, telles celles créées par les ordonnances présumées ‘’violant délibérément la constitution’’.

C’est sans doute cette optique qui motive les dernières entrevues de Mme Zerrougui qui, il y a quelques jours, avait rencontré le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi et le Président de l’UDPS Jean Marc Kabund et dernièrement l’ex-Président de la République.

Les sujets à aborder ne manquent pas. Ils sont nombreux. On peut citer la question de la Réforme de la Ceni, les divergences survenues entre le FCC et le CACH concernant les dernières ordonnances Présidentielles nommant les magistrats et les officiers de l’Armée et l’union sacrée que devrait afficher les Forces politiques du pays face à la conjoncture difficile résultant de la pandémie du Covid-19.

Quelles chances a la Chef de la Monusco ?

Par le passé, les interventions comme celles de la Chef de la Monusco ne permettent pas des avancées significatives dans les négociations entre les protagonistes congolais. Mais, elles permettent aux Officiels Congolais de savoir que leur querelle n’est plus tout simplement du domaine strictement national, mais qu’elle a été portée à la connaissance de la communauté internationale par la personne mandatée au pays. Cela permet aux forces politiques de négocier avec circonspection afin de ne pas encourir le blâme et la réprobation internationale. On se rappellera les sanctions de l’Union Européenne et des Etats-Unis contre des acteurs politiques jugés comme obstacles au progrès de la démocratie en République Démocratique du Congo.

Laurent Bukasa
La Prospérité

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