Les relations entre Martin Fayulu et Moïse Katumbi, deux des leaders de la plateforme politique Lamuka, deviennent, chaque jour qui passe, très tendues. Face à cette situation, on constate un silence étonnant de l’autre leader, Jean-Pierre Bemba, président du MLC (Mouvement de Libération du Congo) qui, en principe, devrait se préoccuper de la situation étant donné sa position de coordonnateur temporaire dont le mandat prend fin ce mercredi 30 octobre.

Entre les ambitions de différents leaders et le positionnement de chacun par rapport au nouveau pouvoir, ces derniers jours, deux de ses leaders ont utilisé leur meeting pour se faire passer des messages. Selon des observateurs, Martin Fayulu, qui a bénéficié de la popularité de Moïse Katumbi, surtout dans la partie Sud-Est du pays, ne manque pas de mal digérer l’option prise par le Chairman de TP Mazembe. C’est une tension entre ces deux personnalités qui prend, chaque jour qui passe, une autre allure.

Ces dissensions ont pris une autre ampleur depuis l’évocation de la question du porte-parole de l’opposition, poste inscrit dans la Constitution. Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi se verraient bien occuper cette position, selon leurs états. Ce qui n’est pas du goût de Martin Fayulu et d’Adolphe Muzito.

Selon aussi des sources, Martin Fayulu croit être désormais « plus populaire » que les deux grands leaders de Lamuka, Katumbi et Bemba. Même si ce dernier a opté pour ligne de conduite particulière. Pour Fayulu, certains de ces leaders de Lamuka veulent réduire son influence. S’exprimant à Paris vendredi devant la diaspora congolaise, Fayulu a même accusé ses camarades de tenter de réduire son influence en acceptant d’occuper ce poste.

Pour sa part, Katumbi, qui ne s’aligne pas dans la stratégie de Fayulu, a demandé à ce dernier, sans le citer nommément, de retirer également ses députés de l’Assemblée nationale s’il ne se considère pas comme opposant.

L’autre point de divergence est le poste de rapporteur adjoint de l’Assemblée nationale qui est réservée à l’opposition. Déjà amputés de deux de leurs camarades venus gonfler les rangs du pouvoir, les quatre leaders de Lamuka qui sont restés sont également divisés en deux camps : le premier est composé de Jean-Pierre Bemba et de Moïse Katumbi. Ils disent se ranger dans une opposition dite exigeante et républicaine; alors que Martin Fayulu et Adolphe Muzito ne reconnaissent pas Félix Tshisekedi comme président de la République et se battent encore pour, disent-ils, la vérité des urnes.

Avec l’avènement de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito – grisé par la reconnaissance de Félix Tshisekedi des performances réalisées lors de son passage à la Primature – à la tête de Lamuka, une incertitude est vraiment possible quant à l’avenir de cette plateforme mise sur pied à Genève. En outre, ces dissensions se révèlent au moment où Jean-Bemba se concentre sur la restructuration de son parti et Moïse Katumbi se prépare également à lancer le sien.

L’Objectif / La Tempête

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