Les élections urbaines, municipales et locales se tiendront en 2020. C’est l’annonce que le chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi a faite hier mercredi 11 décembre 2019 à l’ouverture du 2ème Forum national sur la décentralisation, axé sur le thème : » Evaluation du processus de mise en œuvre de la décentralisation, 13 ans après ».
Pour le Président de la République, la non-tenue de ces élections constitue un frein à la mise en œuvre des politiques publiques au sein des entités de base. A ce sujet, il déplore le fait les entités territoriales décentralisées (ETD) continuent à être dirigées par des autorités nommées.
D’un ton clair, le chef de l’Etat a fait remarquer qu’il est temps de mettre un terme à ces nominations afin que les ETD soient désormais gérées par les organes locaux.
Selon le magistrat suprême, le redressement à la base à travers les secteurs vitaux, tels que la santé, l’eau potable, l’éducation, l’agriculture et le développement rural sont des compétences exclusives qui doivent être exercées par les provinces et les ETD. D’autant que ces secteurs influent davantage sur l’amélioration de la qualité de vie des populations, à travers la construction des institutions locales solides.
LES ASSEMBLEES PROVINCIALES INTERPELLEES
Dans son adresse, le Premier citoyen de la République a tenu à interpeller les assemblées provinciales. Pour Félix Tshisekedi, le constat est décevant au niveau provincial. Alors qu’il déploie des efforts pour rechercher la paix dans la partie Est de la République. Pour des intérêts personnels, certains élus provinciaux se mobilisent pour déstabiliser les institutions par des motions destinées à évincer les gouverneurs, déplore-t-il. « Nous devons désormais travailler pour répondre aux attentes du peuple. C’est ça l’Etat de droit. C’est ça le peuple d’abord », souligne le chef de l’État.
Il exhorte les 600 participants venus de la base à évaluer sans complaisance ce processus et formuler des recommandations audacieuses, en vue de relancer la dynamique de développement à la base.
Le développement à la base, soutient-il, est une source de prospérité et du bien-être pour qu’aucun fils et aucune fille du Congo ne soit laissé de côté. Son vœu, à la fin de ces travaux est donc l’organisation dans un avenir proche, des séminaires de renforcement des capacités des membres du gouvernement, et des gestionnaires locaux pour leur permettre de conduire des réformes adéquates par la Constitution et les lois de décentralisation en vue de sauvegarder l’unité et la cohésion nationale.
« La décentralisation est l’expression de la confiance du peuple envers ses représentants qui doivent l’aider, grâce à la mise en œuvre des politiques publiques, à prendre en main son destin à travers sa participation aux programmes et projets de développement », a fait remarquer Félix Tshisekedi Tshilombo.
« Cette grande réforme est non seulement indispensable pour mesurer le chemin parcours mais pour mobiliser tous les acteurs impliqués d’insuffler un nouveau souffle pour booster la décentralisation », soutient-il.
Evoquant la question de « la retenue à la source et la caisse de péréquation », le Président de la république fait savoir que la mission de celle-ci est d’assurer la solidarité nationale, de corriger le déséquilibre de développement entre les différentes entités dans le but de financer les projets d’investissement. Pour lier la parole à l’acte, le garant de la nation annonce que la caisse de péréquation jouera pleinement son rôle dès le début de l’année 2020.
Ministre d’État en charge de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles, Azarias Ruberwa déclare que la décentralisation a circonscris la tenue de ce 2ème Forum national dont selon lui, l’histoire est constituée d’un contexte global, des défis et des enjeux.
La tenue de ces assises coïncide avec la journée nationale de la décentralisation en dehors de la journée du 10 août de chaque année instituée par l’Union Africaine comme journée Africaine de la Décentralisation, a indiqué Azarias Ruberwa.
Le ministre d’Etat a résume ce processus en trois D. D comme décentralisation, D comme démocratie. Et quand on met les deux mots ensemble, cela conduit au développement qui est le troisième D », renchérit-il.
Parlant des défis de la décentralisation, Azarias Ruberwa relève la faible appropriation de la décentralisation par manque d’informations, de sensibilisation à la base, de la résistance de certains gouvernants de décentraliser les compétences de voulues aux Provinces, le manque de volonté politique et de financement.
Selon lui, la tenue de cette rencontre constitue un moment d’arrêt pour évaluer l’effectivité de transfert des compétences correspondante aux compétences transférées ainsi que l’effectivité des ressources qui en ait l’âme de la décentralisation pour conduire vers le développement.
Au nombre des enjeux, le ministre d’Etat a évoqué l’organisation des élections urbaines, municipales et locales qui ont trouvé leur financement dans le budget 2020. D’après lui, avoir un budget pour organiser ces élections est une chose, mais faut-il encore disposer d’un budget conséquent pour faire fonctionner ces entités. Vu l’incapacité de collecter les taxes.
Mathy Musau
Forum des As