Le célèbre volcan Nyiragongo, près de la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), est entré samedi soir en soudaine activité et les autorités ont ordonné l’évacuation de la ville. Ce dimanche matin la coulée de lave semble avoir stoppé sa progression, rapporte l’AFP, et les habitants commencent à rentrer.

Ce dimanche matin, le flux de lave semble s’être stoppé, rapportaient un vidéaste de l’Agence France presse et nos correspondants. La coulée s’est arrêtée dans les faubourgs de la ville de Goma qui a été épargnée, selon le gouverneur militaire qui fait état d’un premier bilan de 5 personnes tuées.

Mais dans les villages alentours les dégâts sont importants, rapporte ce dimanche matin notre correspondant Patient Ligodi. Les habitants à la faveur de l’accalmie commencent à revenir dans leurs villages d’autant que l’une des principales routes d’accès à Goma est intacte. Mais les autorités recommandent toujours de ne pas rester dans les maisons.

Car le volcan est toujours actif et des secousses sont signalées. Dans la nuit, Célestin Kasereka Muhinda, de l’Observatoire volcanologique de Goma, précisait au micro de RFI qu’il s’agissait « d’une éruption douce, c’est-à-dire qu’il n’y a pas beaucoup de secousses, le débit est faible. » la vitesse de déplacement serait d’un kilomètre par heure, selon le spécialiste.

Les autorités congolaises sont mobilisées à Kinshasa. Le président Tshisekedi, qui était en déplacement à Bruxelles, a annoncé dans la nuit son retour au pays ce dimanche « afin de superviser la coordination des secours aux populations » locales. Un comité gouvernemental de crise s’est réuni également en soirée pour organiser les secours et l’évacuation de la ville.

Pour les habitants, une nuit pour fuir l’éruption

Le Nyiragongo est entré en activité vers 19h heure locale. Des lueurs rougeoyantes ont commencé à s’échapper du cratère et une odeur de soufre s’est répandue dans Goma, ville de plus de 600 000 habitants située sur le flanc sud du volcan, sur les rives du lac Kivu à quelque 20 kilomètres du cratère.

Une première fissure est apparue en début de soirée sur le flanc est du volcan et la lave a commencé à se diriger vers la localité de Kibati et vers le Rwanda.

Puis un peu plus tard dans la soirée, une deuxième fissure s’est ouverte côté ouest. La lave a pris la direction de Goma avant d’atteindre l’aéroport de la ville dans le courant de la nuit. Face à la situation, les autorités ont donné l’ordre d’évacuer la ville.

Nous avions analysé toutes les situations et nous avons décidé le plan de contingence, pour dire le plan d’évacuation de la ville de Goma, a été lancé. Et tous les services sont mobilisés. (…) La Monusco a été mise à contribution pour appuyer les efforts des forces armées, de la police et de toutes les personnes mobilisés à Goma.

La situation et la direction des coulées de lave étaient aussi suivies de très près du côté du parc national des Virunga.

Du côté des troupes de la Monusco, une grande attention était portée à l’aéroport. Des aéronefs ont été déplacés de Goma à Bukavu et même Entebbe en Ouganda, par mesure de sécurité, au cas où la lave menacerait les installations.

Evacuation vers Saké ou vers le Rwanda

Dans la nuit, les habitants qui ont quitté la ville de Goma en prenant soit la direction de Saké, vers l’ouest. D’autres, de 3500 à 5000 personnes, ont pris la direction de la frontière avec le Rwanda, et ce qu’on appelle « la grande barrière » et « la petite barrière », les deux postes-frontière entre les deux pays qui avaient été laissés ouverts pour les laisser entrer, rapporte notre envoyée spéciale Laure Broulard.

« Les frontières rwandaises sont ouvertes et l’accueil de nos voisins se déroule paisiblement », commentait cette nuit sur Twitter l’ambassadeur rwandais en RDC, Vincent Karega.

Ces réfugiés commençaient ce dimanche matin à regagner leurs maisons en RDC, comme ils étaient arrivés, balluchons sur le dos ou la tête.

Le précédent de 2002

La dernière éruption de Nyiragongo, haut de plus de 3.000 mètres, remonte au 17 janvier 2002. Elle avait causé la mort de plus d’une centaine de personnes, couvrant de lave quasiment toute la partie Est de Goma, y compris la moitié de la piste de l’aéroport de la ville.

RFI

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