L’oral du président de la république Félix Tshisekedi ce dimanche 19 janvier face à la communauté congolaise vivant en Grande-Bretagne réunis à Londres divise l’opinion. Face à ses compatriotes, le chef de l’Etat congolais a parlé de la coalition FCC-CACH, la balkanisation de la RDC et de la délicate question de la nationalité congolaise des Banyamulenge.

Pour Marie-José Ifoku, candidate malheureuse à l’élection présidentielle du 30 décembre dernier, invite le président de la république a dissoudre l’Assemblée nationale comme il l’a laissé entendre lors de son discours, qu’il n’écarte pas cette possibilité en « cas d’une crise persistante » entre son gouvernement et la chambre basse du parlement.

« Je pense que nous y sommes déjà Monsieur le Président. Mieux vaut agir que réagir. La dissolution de l’assemblée nationale est une des voies de sortie de la crise dans laquelle le pays est déjà plongé. Nous vous encourageons à le faire », indique son compte twitter.

« Quand la constitution parle de crise institutionnelle persistante comme condition à la dissolution du parlement, beaucoup ne voient que le Gouvernement et le parlement en oubliant que le PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE est aussi une institution! Bloquez-le encore et il dissoudra!!! », écrit Daniel Mwananteba, acteur politique proche de l’UNC sur son compte twitter.

Des menaces qui ont suscité la colère dans le camp de l’ancien président de la république, Joseph Kabila, majoritaire au parlement et, avec qui Félix Tshisekedi et en coalition.

« Parler d’une dissolution de l’Assemblée Nationale alors qu’il n’y a pas crise institutionnelle, est un jet de discrédit sur la coalition dont l’essence est remise en cause ». Et d’ajouter : « Combattons le tribalisme avant de combattre la balkanisation. Car le tribalisme divise déjà notre pays… Le Président de la République doit veiller à la cohésion nationale, il en est le garant constitutionnel. Certains hommes odieux doivent être rappelés au bon sens ».

Pour le PPRD Alphonse Ngoyi Kasanji, député élu de la province du Kasaï oriental, le chef de l’État devra éviter certains sujets qui lui mettent dans l’embarras. « L’apparition du chef dans la foule est précédée par un rapport contenant les opinions de la constituante de manière à lui éviter certains sujets compromettants qui lui mettent dans l’embarras d’y réserver une suite, le chef qui est le gardien de la maison est soumis à la réserve », lit-on sur son compte twitter.

De son côté l’opposant Sam Bokolombe estime que « Notre Président s’emballe trop à l’étranger et se révèle démagogue dans ses promesses. Il joue au véritable ranger » qui ne redoute rien. Il va jusqu’à livrer à l’auditoire les confidences de « ses ministres ». C’est pas bon pour la stabilité des institutions qui requiert que chaque organe joue sa partition conformément à la Constitution. Les équilibres de ce quinquennat sont si précaires qu’il faut de la délicatesse de la part de tous », a-t-il soutenu.

Pour Seth Kikuni, candidat à la présidentielle de 2018, le chef de l’Etat a perdu le contrôle de son discours politique en abordant la question de la nationalité congolaise.

« Sur la nationalité congolaise, Fatshi a perdu contrôle de son discours politique. D’un côté, il n’existe pas de double nationalité pour les congolais qui ont une famille en RDC, de l’autre, les banyamulenge d’origine rwandaise sont des congolais qui doivent loyauté à la RDC » a-t-il indiqué.

Il sied de rappeler que le chef de l’État est à Londres pour participer au sommet de l’investissement Royaume-Uni/ Afrique prévu du 19 au 21 janvier 2020. Selon les autorités britanniques, ce sommet vise à renforcer le partenariat entre le Royaume-Uni et les pays africains.

Djodjo Vondi
MCP

LAISSER UNE RÉPONSE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
Veuillez entrer votre nom ici