En République démocratique du Congo (RDC), après la répression de la première mobilisation de l’opposition pour réclamer la « dépolitisation » de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et dénoncer la préparation de la fraude électorale, l’heure est au bilan. Vendredi 17 septembre, à Kinshasa, première prise de parole du tandem, Martin Fayulu et Adolphe Muzito, à la tête de la coalition Lamuka. Ils ont affirmé qu’il y a encore des militants en détention même si la police assure que tous les manifestants interpellés ont été relâchés le même jour.

Au total, selon Lamuka, les manifestations ont eu lieu dans 42 provinces du pays, mais seules 16 d’entre elles n’enregistrent aucun incident majeur. À Kinshasa, deux membres sont introuvables et quatre sont détenus dans le camp de la police, d’après le communiqué. À Mbuji Mayi au Kasaï-Oriental, toujours selon Lamuka, quatre autres manifestants sont encore en prison. D’autres cas de répression ont été rapportés dans la ville de Mbandaka.

Brimades, extorsions, coups et blessures

Un animateur du parti politique Nouvel élan d’Adolphe Muzito aurait été poignardé et le siège du parti vandalisé. Brimades, extorsions, coups et blessures ou encore tirs de gaz lacrymogènes. Le tandem Martin Fayulu et Adolphe Muzito exige des sanctions. Pour le porte-parole Jean–Claude Mwalimu, « ce régime de fait se distingue par un despotisme dégradant et honteux qui remet le pays au point de départ à travers les violations massives des droits humains, des libertés publiques et le muselage de la presse, ces violences délibérées ne doivent en aucun cas rester impunies et le Présidium exige qu’une enquête neutre soit diligentée pour déterminer les responsabilités à tous les niveaux de sorte que les auteurs, co-auteurs et les commanditaires de cette barbarie répondent de leurs actes devant les tribunaux ».

Les ennemis d’hier se rapprochent ?

Une nouvelle marche est annoncée pour le 29 septembre. La première marche semblait déjà rapprocher les ennemis d’hier. La Nouvelle génération pour l’émergence du Congo (Nogec), un regroupement de la coalition pro-Kabila, le FCC, a lui aussi appelé à manifester de nouveau. Pour Constant Mutamba, son président, il est plus qu’urgent de lancer un front commun : « Nous avons de notre côté, appelé à manifester le 6 octobre prochain, nous allons mener des démarches pour parvenir à l’harmonisation de la date. Il y a nécessité d’harmoniser les vues autour des actions que l’opposition en général devrait mener contre le pouvoir en place, Nogec lance un vibrant appel pour la mise en place urgente du front de l’opposition congolaise pour des élections crédibles et transparentes en 2023. Cette coalition devrait en principe réunir, nous FCC fidèle au président honoraire Joseph Kabila, Lamuka de Fayulu et Muzito ainsi que toutes les autres forces sociales acquises au changement ». Une option que Lamuka n’exclut pas pour des enjeux autour de la Céni.

Pascal Mulegwa, correspondant à Kinshasa
RFI / MCP

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