Le Front commun pour le Congo semble ramer à contre-courant du changement que tente d’imprimer l’actuel président de la République. Cette plateforme politique qui regroupe les dignitaires de l’ancien régime tend visiblement à perpétuer les mauvaises manies que la RDC a connues ces dernières années. Sinon, rien n’explique que le PPRD investisse comme président de l’interfédéral provincial de Kinshasa l’actuel gouverneur de la capitale. Il revient au chef de l’État d’arrêter ce système que veut imposer le FCC, en politisant les gouvernorats de province.

Le présidium du PPRD, parti cher à Joseph Kabila, a investi officiellement, le mercredi 20 novembre à l’YMKA, Gentiny Ngobila, gouverneur de la ville-province de Kinshasa, comme secrétaire provincial du PPRD/Kinshasa, autrement dit c’est le responsable numéro un de cette formation politique dans la capitale. Ce n’est pas une nouveauté qu’un gouverneur cumule son mandat public avec celui de son parti politique. C’est un héritage de l’ancien régime qui a imposé que tous les gouverneurs soient en même temps des chantres du parti. Seulement, c’était sous le règne décrié de Joseph Kabila.

Avec l’avènement de Félix Tshisekedi, ces pratiques, qui restent purement et simplement des tares des velléités dictatoriales des hommes forts de l’ancien régime, doivent disparaitre pour éviter la politisation des institutions de la République.

Le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba venait à peine de recadrer les membres de son gouvernement au cours du conseil des ministres du vendredi 15 novembre alors qu’il transmettait les instructions du président de la République.

« Concernant l’application des instructions du président de la République sur la cohésion nationale, le chef du gouvernement, paraphrasant le Chef de l’État, a rappelé que lorsqu’on entre au gouvernement, on n’a pas de couleur politique parce qu’on se met, exclusivement, au service de la Nation dans l’exercice de ses fonctions. Le gouvernement doit être, dans l’environnement actuel, l’amortisseur des tensions et non le relais de celles-ci. La coalition en place est le choix que le peuple congolais nous a imposé à travers les élections. La classe politique, et le gouvernement en premier, doit s’y habituer en privilégiant les mécanismes de sa consolidation tels que recommandés, sans cesse, par le président de la République, Chef de l’État, Son Excellence Félix Antoine Tshikedi Tshilombo et le Sénateur à Vie, Son Excellence Joseph Kabila Kabange, autorité morale des FCC », a dit le Premier ministre, s’adressant aux membres de son gouvernement.

Pour le chef du gouvernement, la passation démocratique et pacifique du pouvoir entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi est « un héritage que nous devons absolument préserver pour les générations futures, comme témoignage de sagesse et de maturité du peuple congolais ».

C’est à croire que les cadres du FCC, en général, dont ceux du PPRD font fi de cette nouvelle donne que le chef de l’État veut imprimer en vue d’assurer une gouvernance apaisée des institutions de la République.

Pour réussir, le gouverneur de Kinshasa doit avoir le soutien de tous les Kinois, quel que soit leur bord politique. Dès lors, s’afficher en chef de file de la province d’un parti politique va surement biaiser l’action des autorités provinciales non sans oublier les éventuelles divisions que cela peut susciter. Son programme « Kin Bopeto » risque d’être saboté simplement parce que celui qui le porte, le gouverneur de Kinshasa, garde sa casquette politique PPRD.

Pour autant, il revient au président de la République, qui a le devoir d’assurer le bon fonctionnement des institutions, de mettre fin à ce cumul dangereux entre un mandat public et un autre partisan.

Le Potentiel

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